Dans une lettre du BMJ, Simon Chapman, en mai 2012, signale qu'un éditorial sur les risques sanitaires des éoliennes (perturbation du sommeil, et risques sur la santé) n'a cité aucune des 17 revues sur ce thème, revues allant contre les opinions des auteurs de l'éditorial. Le BMJ donne l'opportunité aux auteurs de l'éditorial de répondre, et ces auteurs signalent que les revues sont de mauvaise qualité, etc..
Bataille d'experts.. mais le biais d'omission est très fréquent… dans ce cas des éoliennes, des lobbies se sont déjà exprimés en citant que le BMJ reconnaissait les troubles causés par les éoliennes… bataile de conflits d'intérêts aussi… Les méthodologistes contesteront à juste titre la qualité des données et demanderont de vraies études pour répondre à ces questions… mais le public n'attend pas.
Nous avons déjà listé les biais de publication : le biais d'omission consiste en l'oubli (volontaire ?) de citer des références n'allant pas dans le sens des opinions de l'auteur. C'est fréquent dans les revues narratives, les articles originaux, voire les dossiers de demande de bourses…
Chapman S. Editorial ignored 17 reviews on wind turbines and health. BMJ 2012;344:e3366.
Cunning HD, Evans A. Authors' reply. BMJ 2012;344:e3367.
2 commentaires
Ce phénomène est universel. Sur les blogs, pas de comité de lecture, peu de commentaires ad hoc, pas de comité éditorial, on a tendance à ne parler que des sujets qui vont dans le sens de nos croyances ou, au contraire, qui vont à l’inverse des croyances communes. Pour les articles, cela pose la question de la relecture et des liens supposés ou établis entre l’auteur et les relecteurs. C’est pourquoi un courrier des lecteurs est indispensable pour rectifier a posteriori. Mais s’il n’est pas rare que l’auteur réponde, il est rare que les lecteurs de l’article s’occupent des commentaires et encore plus exceptionnel que l’auteur change son article. J’ai l’habitude, quand je lis un article, de lire le titre puis la conclusion puis les références, puis la discussion… C’est souvent suffisant pour ne pas aller plus loin.
Merci pour votre commentaire sur ce phénomène universel… Ce qui est rare dans nos revues françaises, et ce que fait bien le BMJ, c’est de laisser un espace pour que les lecteurs s’expriment. Trop de revues n’ont pas de correspondance, ni de débats sur les articles publiés…. et nous en connaissons…