Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Fausses news et charabia dans Le Figaro ? Attendons la validation de la communauté scientifique avant de dire que prolonger l’âge de la retraite diminue le risque d’Alzheimer… Embargo bafoué !

Points clés

La règle dite d'Ingelfinger est méconnue par les scientifiques et les journalistes : rien de nouveau, mais un exemple a attiré mon attention. Le Figaro du 17 juillet 2013 a publié un article d'une bonne journaliste, Martine Perez, sur le fait que la retraite active diminuerait la maladie d'Alzheimer. Je ne peux en aucun cas juger si ce message est valide car aucun article scientifique n'a été publié dans une revue à comité de lecture. J'irais plus loin : quand des données scientifiques sont discutées avec le grand public, c'est un motif de refus de publication par une revue prestigieuse.

L'information en santé du grand public par les médias pose régulièrement problème. Le sous-titre du Figaro :


"En repoussant l'âge de la retraite de 60 à 65 ans, le risque de maladie d'Alzheimer diminue de 15 %". Que comprenez-vous ? On lit aussi l'avis d'une experte "«Cela nous a permis d'observer que chaque fois qu'une personne travaille un an de plus, elle réduit le risque d'Alzheimer de 3 %, ajoute le Pr Forette. Quand on repousse l'âge de départ de 60 à 65 ans, on réduit de 15 % le risque de souffrir d'une maladie d'Alzheimer. C'est très important. Et si l'on va au-delà de 65 ans, la baisse du risque continue.» Ce travail qui devrait être publié en détail dans une revue scientifique ouvre de nouvelles perspectives dans la lutte contre cette maladie."  Cette pseudo-experte doit multiplier 3 par 5 et faire 15 % Je lui propose de multiplier 3 par 20 (de 60 à 80 ans) et dire que l'on peut diminuer le risque de 60 % ! Charabia, charabia…..    Cette étude française de l'INSERM est sans doute sérieuse, mais on veut la voir d'abord ! Si ceci est vrai : comment interprêter ? Que faire ? Est-ce une urgence pour nos politiques ?

Le fait qu'elle ait été présentée dans un congrès scientifique à Boston n'est pas le gage de sa qualité. La communication a été bien faite. Les lecteurs du Figaro sont plus critiques que les scientifiques : lisez les commentaires sur le site du FIgaro !!!! Restons sérieux : attendons la publication dans une bonne revue à comité de lecture…   mais toute revue prestigieuse devrait refuser de publier l'article correspondant au prétexte de la règle d'Ingelfinger, du nom d'un rédacteur du NEJM, dans un article de 1969. Cette règle a été précisée par un autre rédacteur, A Relman, en 1981. L'embargo de l'information est une politique générale : vérifions les données d'abord, en attendant une validation par les pairs.

S'il vous plait, respectons la communauté scientifique avant d'influencer le grand public…. Le Monde semble avoir une meilleure politique que le Figaro : il avait commis une erreur en août 2011, et nous l'avions pardonné. Si la communication immédiate doit bafouer les règles admises, alors éduquons mieux le grand public…. 

Partagez cet article sur les réseaux:
Facebook
Twitter
Pinterest
LinkedIn

4 commentaires

  • Il n’est pas rare de voir des reportages télévisés (JT de 20 h) sur des grands congrès (cancéro, cardio) et l’annonce de « découvertes ».
    Pas de l’écrit mais ….
    Alors si la règle d’Ingelfinger devrait s’appliquer …

    Répondre
  • Le Figaro est tombé dans le publi-rédactionnel médical depuis quelques temps.
    Martine Perez m’a surpris récemment par des articles ou des prises de position assez médiocres.
    Je vais probablement avoir une chronique médicale régulière dans un grand média à la rentrée. L’essentiel de mon travail consistera à rectifier ces âneries soit disant estampillées par la science médicale dont on abreuve le public au quotidien.

    Répondre
  • Personnellement, je ne pense pas que ce type d’article ait un réel impact, si ce n’est de faire un « buzz » temporaire – quelques jours peut être une semaine, et qui sera chassé rapidement par une autre découverte plus croustillante…
    Pour avoir également donné de nombreuses interviews à la presse écrite, il faut prendre des pincettes concernant les avis retranscrits des experts ou autres interrogés qui sont entre « … », notamment par téléphone. En France, les journalistes refusent que l’on relise les interviews que l’on donne pour vérifier simplement la retranscription correcte et l’absence de contre sens ou d’erreurs… Sans compter que quelques lignes ne reflètent pas absolument pas l’ensemble de l’entertien. En somme le plus simple serait de reposer la question au Pr Forette à froid…

    Répondre
  • Nous avions déjà eu droit en 2011, à la présentation grand public des résultats d’une étude mené par un éminent pharmacologue français qui montrait un risque de démence chez les patients prenants une benzodiazépine. Elle fut soumise à la critique. L’étude a été publiée un an plus tard dans le BMJ, sans que la critique surgisse. Miraculeusement la tambouille méthodologique rétrospective présentée dans le grand public était devenue une étude prospective démarrée 20 ans plutôt. Le thème ne se prête probablement pas à la critique tant ce risque pour ces médicaments est dénoncé depuis des décennies. Est-ce une raison ?

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles populaires

Archives mensuelles

Suivez-nous

Newsletter

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle

Tags

Vous pourriez aussi aimer