Ce n'est pas moi qui le dit, mais je souscris assez à ces opinions. Le cirque de la transparence nous amuse, mais il crée des contraintes pour nous tous. Personnellement, je refuse des missions quand il faut passer 1 heure pour déclarer ses intérêts avec le risque d'oublier un truc qui vous sera reproché.
J'ai trouvé des arguments dans les comptes rendus d'un colloque intitulé "Institutional Corruption and Pharmaceutical Policy". Les 16 communications seront publies dans Journal of Law, Medicine & Ethics, 2013, vol 14 (3). Les articles sont déjà disponibles sur un site de Harvard (Social Science Research Network, une énorme archive ouverte en sciences sociales). Il y a 5 thèmes, et ces comptes rendus sont très intéressants pour la communauté biomédicale, car ces sont des auteurs prestigieux. Il n'y a pas d'articles totalement dédiés aux revues scientifiques : les revues sont citées dans certains articles.
Les sciences sociales semblent montrer que déclarer des liens d'intérêts libère les professionnels, et qu'il peuvent plus facilement défendre des opinions… Les articles de Sergio Sismondo, de Lisa Cosgrove et Emily Wheeler (avec cette phrase du résumé : "We describe the current dependency corruption and argue that transparency alone is not a solution – and sometimes even produces iatrogenic effects.", de Yuval Feldman et al (avec une histoire connue d'un article n'ayant décrit que des données partielles, et dont je reprends un paragraphe : ("The journal article that reported the trial results stated that the drug had positive effects on four variables, which sounds reasonably good. What it did not report was that the results revealed no measureable difference among patients using the drug and those using the placebo on any of the eight psychological variables originally specified as primary or secondary outcomes. It also did not report that there had been no measurable benefit for 15 of the other 19 other variables that had been measured. "). Dans ce même article de , il y a l'histoire de l'article de l'étude CLASS (celecoxib), article qui a poussé les rédacteurs à demander l'enregistrement des protocoles dans cliniclatrials.org.
Notons aussi un viewpoint du JAMA, mis en ligne le 19 août 2013, incitant à considérer plutôt les biais en formation continue que les déclarations d'intérêts. je reprends une phrase : "However, disclosure of COIs might be counterproductive; advisors have been shown to give more biased advice after making a disclosure, knowing that listeners have been put on guard and may discount the advice."
Je remercie Marc Rodwin pour m'avoir transmis cette information.