Bon article de La Revue Prescrire d'octobre 2013 sur le plan de publication, à lire avec un esprit critique, comme vous le faites avec des bulletins paroissiaux. Cet article explique bien une excellente stratégie industrielle pour mieux communiquer les résultats des études cliniques. Il s'agit d'anticiper les publications d'une recherche et de préparer un plan de publications dès la rédaction du protocole, de réfléchir aux articles pendant le cours des essais afin d'avoir un manuscrit quelques mois après la fin de l'étude. Pour la publication des recherches supportées par les industries, il existe des recommandations, dites GPP2, qui ont été intégrées dans les procédures des grandes firmes internationales (mais pas dans la plupart des petites firmes, voire des firmes moyennes). ISMPP est la société savante qui a défini de bonnes pratiques dans ce domaine. L'article de Prescrire explique bien les stratégies perverses de Wyeth qui ont été décrites lors de procès aux Etats Unis en 2009 (il s'agissait de pratiques de la fin des années 90s). Depuis 15 ans, les firmes internationales ont changé et ont de meilleures pratiques, y compris l'intégration de GPP2 dans les procédures de filiales françaises des firmes intenationales, … mais il faut du temps pour changer les comportements… trop de temps…
Cet article a raison de regretter que l'industrie utilise des auteurs fantômes, phénomène probablement en légère diminution grâce à GPP2. Ce phénomène existe dans les milieux académiques, et chez La Revue Prescrire ! Mon regret a toujours été que les milieux académiques n'utilisent pas les plans de publication pour améliorer la qualité (et le volume, ce qui est moins bien) des publications. Trop d'équipes académiques commencent à réfléchir à la publication quand la recherche est terminée, et qu'ils ont démarré d'autres recherches intéressantes : trouver du temps pour écrire un truc fini et dont un poster a été présenté devient une galère…
Fantômes @Prescrire. Le plan de publication : stratégie d'influence des firmes. La Revue Prescrire Octbre 2013, numéro 360;774-777.
Un commentaire
Article certes intéressant mais cette pratique n’est pas nouvelle et, surtout, n’est pas cantonnée au domaine médical… Quasiment tous les secteurs produisent des « articles de fond » et utilisent les leaders d’opinion pour les diffuser. Il est difficile d’y échapper. De fait, il vaut mieux exercer son esprit critique et diversifier ses sources…comme toujours.