Vous vous souvenez de ces recos pour lesquelles une décision administrative a été prononcée car des déclarations de liens d'intérêts n'avaient pas été toutes collectées par la HAS… La HAS a enlevé de son site les recos ce qui est contraire à l'éthique scientifique (les archives restent en principe pour consultation, et les décisions administratives sont appliquées et expliquées aux lecteurs). J'ai regretté, et je regrette encore, que les lecteurs de Diabetes & Metabolism n'aient pas été informés officiellement… mais l'information, la voici : La rédaction de Diabetes & Metabolism a décidé de ne pas rétracter ces recommandations car sur le plan scientifique, rien n'a été mis en cause. La rédaction a raison, et a bien raison ! Ne confondons pas des procédures administratives et la science…..
J'ai eu des échanges d'informations avec le rédacteur en chef, Fabrice Bonnet, que je remercie. Il m'a fait part de discussions au sein du comité éditorial : " Cet article ne mérite pas d'être rétracté car il n'y a pas eu de cas de fraude avérée, de plagiat, de manipulation de résultats ou toute autre raison pouvant justifier une rétractation d'article. "…… et je suis bien d'accord avec l'avis du comité : " Les membres du groupe de travail qui s'est réuni à plusieurs reprises et qui ont planché pendant 18 mois sur la question du traitement du diabète de type 2 n'apprécieraient pas que leur travail soit rayé. Cette décision de retirer ces recos engage l'HAS et non l'éditeur EES ou le comité éditorial du journal. D'un point de vue scientifique ou médical, il demeure toujours pertinent voire intéressant de pouvoir consulter cet article de 2006 qui permet de prendre note de la position française à l'époque."
Soyons ZEN et ne cédons pas à une dicature idéologique, à une dictature de la bonne pratique…. La science doit s'exprimer, la science est controverse…. Ces ayatollahs du conflit d'intérêts sont des aveugles qui se trompent de combat…. La plupart des chercheurs sont honnêtes, j'en reste persuadé, et avoir des liens avec l'industrie n'est pas honteux… Je m'explique sur cet aveuglement des délateurs demain !
7 commentaires
Bonjour,
Vous avez écrit des choses qui, soit, dépassent votre pensée, soit l’expriment parfaitement. Dans les deux cas je ne suis pas d’accord. Je suis atterré mais j’avais cru remarquer dans des billets précédents que vous étiez laxiste dans le domaine des conflits d’intérêts.
C’est votre droit.
Je n’ai pas l’espace de critiquer au fond les recommandations diabète de 2006 qui, à la relecture, montrent un tissu d’âneries qui confirment a posteriori que les liens d’intérêts, surtout non déclarés, obscurcissent le raisonnement des meilleurs spécialistes.
Parler d’ayatollahs est une antienne et je crois que vous ne connaissez pas bien la culture chiite.
Je ne suis pas un fanatique de la transparence, je suis un amoureux de la sincérité.
Je vous lirai désormais d’un oeil distrait.
sans regrets.
Bonjour
merci pour votre commentaire,et mes excuses pour l’emploi du mot ayatollahs.. c’est une erreur que je reconnais.
Je n’ai pas d’avis sur ces recos, n’étant pas compétent.
Je suis un adepte de la transparence, et donc je n’utilise pas les pseudos. Je pense qu’il y a beaucoup plus grave que les liens d’intérêts. De nombreux experts avec des liens sont honnêtes. La plupart de ceux qui s’expriment dans ce domaine sont en faveur de l’absence de liens, ce qui n’est pas la réalité de la vie. Trop nombreux sont ceux qui ne peuvent pas s’exprimer sans se faire agresser, et c’est regrettable.
Dans la littérature biomédicale, les liens d’intérêts sont un problème, mais ce n’est pas le problème le plus grave… le changement d’un critère principal, la non-reproductibilité des publications, la non-publication de données, la fabrication de données, la non-communication des données sources nuisent beaucoup plus à la science…
J’apprécie bien ce que vous faites, et je souhaite un dialogue constructif.
Cordialement
H Maisonneyve
Re,
Vous confondez deux choses, si je peux me permettre.
1) Les liens d’intérêts qui doivent être indiqués et qui éclairent souvent sur le contenu.
2) La qualité scientifique intrinsèque des travaux et des publications.
Reconnaissez que le fait qu’il existe un lien d’intérêt rend le ghost writing, par exemple, plus vraisemblable, et une possible soumission aux intérêts des firmes. Ce qui peut être un facteur de confusion entre les deux points.
Je crois qu’il est nécessaire d’être intransigeant avec les règles administratives car sans cela on peut douter de tout.
Bonne journée.
Bonjour
Quand j’ai lu ce billet, j’ai été effaré. Tu nous avais habitué ces derniers temps à un esprit critique rafraîchissant.
Je te suggère de lire la thèse de Louis-Adrien Delarue et l’insoutenable soutenance qui a suivi : http://www.atoute.org/n/La-Soutenance.html (la thèse est attachée en fin d’article).
Tout y est dit.
« Je m’explique sur cet aveuglement des délateurs demain ! » avez vous dit.
Bon alors, ça vient cet éclairage « zen » d’un ancien salarié de l’industrie pharmaceutique sur les « délateurs ayatollahs aveugles », « dictateurs de la bonne pratique » ? On attend. Tant de mesure dans les propos rend impatient…
Bonjour
merci pour ces commentaires. Les mauvaises pratiques de l’industrie sont connues et heureusement dénoncées. Néanmoins, il est intéressant de regarder la courbe de Gauss des comportements dans tous les domaines et de voir les avis divergents. Je respecte les avis du comité de rédaction de Diabetes & Metabolism, comme ceux présentés par les lanceurs d’alerte sur les liens d’intérêts. Je ne suis pas diabétologues, sans avis de fond sur ces recos.
La focalisation sur les liens d’intérêts est bonne, mais nous a amené à d’autres dérives : « Considérer que le comportement déviant de quelques individus est le comportement moyen des professionnels de santé est une insulte à la profession »
Les mauvaises pratiques ne sont pas concentrées UNIQUEMENT dans l’industrie… et nous observons d’autres comportements déviants.
Bonjour
je suis d’accord avec l’idée que la reco HAS de 2006 a été invalidée pour des raisons administratives (absence de déclaration des CI) et non sur des arguments scientifiques. Cela reste néanmoins une décision courageuse et il n’y a là aucune position extremiste de la part de la HAS. C’est juste du « droit administratif » pour donner l’exemple !
En revanche, il est intéressant de montrer en quoi les liens d’intérêts conduisent à établir des recommandations non factuelles, ce qui est le cas pour la reco de 2006. Mais il faut ajouter que ces liens d’intérêts ne sont pas que financiers mais aussi de l’ordre « existentiel ». Je m’explique :
Pour avoir épluché la littérature scientifique sur le traitement pharmacologique du DT2, il n’y a aujourd’hui aucun essai clinique randomisé en double-insu qui ait prouvé sur un critère de jugement primaire et clinique l’efficacité d’un antidiabétique. POINT FINAL
Tout reposant sur la diminution de l’HbA1c, la « diabétologie » ne peut pas formuler des recommandations factuelles puisqu’il n’y en a pas. Et c’est là qu’il faudrait déclarer le lien d’intérêt : la diabétologie n’existe que par l’HbA1c , si celle-ci n’est pas un bon critère, alors la discipline diabétologie s’effrite car les traitements efficaces ne sont pas que de son ressort.
Il faudrait avoir le courage de le dénoncer, mais ici il y a trop « d’intérêts » en jeu : c’est ici la manipulation : faire croire qu’il y a de la science clinique derrière tout ça alors qu’il n’y en a pas….
Et qui dénoncera l’absence de faits de bon niveau de preuve en diabétologie en 2013 ?
Bonne journée
Rémy Boussageon