La figure de cet article est impressionnante : en couleur turquoise, ce sont les études publiées en faveur de l’efficacité d’un médicament contre la SLA (Sclérose latérale amyotrohique), en noir les données du laboratoire de Cambridge (USA)…
Le critère, c’est le % de changement de la survie chez la souris ! N’importe quoi ? La survie chez la souris est augmentée de 10 à 20 % (voire 35 %) dans les publications, alors qu’il n’y a aucun changement lorsque les tests sont faits par l’Institut de développement des thérapeutiques dans la SLA ! Attention, cet effet a été observé dans de nombreux cas, dont les 9 de la figure ci-contre. Et pour 8 d’entre eux, ces données ont initialisé des essais cliniques ayant montré qu’il n’y avait pas d’effet chez l’homme.
L’article de Nature en mars 2014 explique le manque de rigueur de ces travaux, et le manque de rigueur des revues scientifiques qui publient ces données pour d’autres raisons que la dissémination de la bonne science ! Une autre hypothèse est la translation à l’homme des résultats animaux.
En pratique, les publications chez l’animal en sont encore à la préhistoire de la bonne méthodologie. Regardez tous ces articles avec 10 souris, dont 3 mortes, et 3 échappées… cela n’empêche pas de conclure sur les 4 survivantes ! Si 3 sont guéris sur les 4, cela fait 75 % de succès !!! Allez relire l’article OGM de Séralini !
Je n’évoque pas les ressources gaspillées….
Perrin S. Preclinical research: Make mouse studies work. Nature 2014 ;507 :423-425.