Article des Annals très intéressant par les hypothèses de la discussion (avril 2014). Cet article bien fait compare 110 résultats d'essais randomisés, résultats tels qu'exprimés dans le registre Clinicaltrials.gov avec les publications successives. Les essais avaient en moyenne 352 patients, et étaient industriels pour 90 % d'entre eux, médicamenteux pour 95 %. Première constatation : les industriels déposent leurs protocoles tandis que les universitaires ne semblent que peu concernés… Nous avions vu cela pour les essais chirurgicaux !
D'abord rien d'étonnant : des différences parfois majeures existent ! La sélection des essais et le travail semblent bien faits. Les divergences les plus fréquentes sont sur les critères secondaires de jugement (80 % des cas). Pour le critère principal, ce sont 15 % de divergences constatées. Par contre pour les effets indésirables, ils sont peu ou mal présentés dans les publications ! Ce n'est pas acceptable.
Des divergences entre les résultats dans ClinicalTrials.gov et les publications sont communes… d'accord, mais la discussion de cet article devient intéressante : Pourquoi cela ? Dans ClinicalTrials.gov, il y surtout des données brutes, et dans les articles, une série de 'décisions' sont nécessaires. Les auteurs ne peuvent expliquer les divergences : représentation délibérement trompeuse ; rédaction sans précaution ou précision ; influence des rédacteurs et reviewers ; ou tout simplement une évolution de la pensée des investigateurs ou de l'approche analytique au cours du temps. Ils terminent par : "It remains unclear whether greater reporting transparency, up to and including access to participants-level data, will improve the reliability and ultimately the validity of clinical trial research for decision makers".
Soyons prudents avant d'accuser ces auteurs qui déformeraient systématiquement les données pour publier !
Je remercie Pierre Durieux
Hartung DM, et al. Reporting discrepancies between the ClinicalTrials.gov results database and peer-reviewed publications. Annals of Internal Medicine 2014;160:477-483.