Bel éditorial dans le JAMA (28 mai 2014) commentant une étude du même numéro sur la mise à jour des recommandations de pratique clinique. Le constat est attristant : trop de recommandations ne sont pas mises à jour. Quand elles sont mises à jour, cela prend trop de temps (environ 6 ans) car les recommandations sont toutes réécrites, et les changements ne sont pas explicites, pas clairs. Comment communiquer aux professionnels les mises à jour des recommandations ? La technologie devrait nous aider pour tous ces objectifs : meilleure surveillance documentaire d’abord, et d’autre part le papier devrait disparaître. Il sera alors possible de mettre à jour des parties des recommandations, de mettre des informations annexes claires sur les raisons des mises à jour et expliquant les changements entre les versions successives. Les revues format ‘papier’ sont finies… vive les documents électroniques interactifs !
Corriger les recommandations est assez bien fait en général, et je vous cite deux histoires drôles :
- dans le cas des fraudes de Fujii (183 articles rétractés), les recommandations dites 'PONV' (Post Operative Nausea and Vomiting) n'avaient pas inclu les publications de Fujii, qui était l'auteur le plus prolifique… Les recommandations ni les mises à jour n'avaient pas pris en compte 7000 malades car probablement tout le monde était au courant !
- dans le cas des Recos du diabète en France, la malaise ne gêne personne : il est toujours temps pour que la rédaction de Diabetes & Metabolism explique à ses lecteurs pourquoi les recos n’ont pas été rétractées ; elles sont accessibles sur PubMed sans aucune mention à la rétractation administrative et à la suppression sur le site de la HAS (supprimer des archives n’est pas éthique) ; la nouvelle rédaction s'honorerait de publier une 'expression of concern' pour avertir les lecteurs.
Merci à Pierre Durieux pour l'éditorial JAMA
Shekelle PG. Updating practice guidelines. JAMA 2014;311:2072-2073.