Nous avons présenté PubMed Commons : PubMed maintenant accepte les commentaires sur les articles. C'est parfois très très utile. Prenez l'exemple du bidonnage des rats de Séralini, expérimentation qui n'a pas encore été refaite… après bientôt 2 ans !
Si vous avez accès à PubMed pour chercher l'article original de Food Chem Toxicol de septembre 2012, vous n'avez toujours pas le lien dans PubMed signalant la rétractation du ! Mais vous avez 2 commentaires en bas, sous PubMed Commons :
- Allisson Stelling signale que l'article a été rétracté (note du 28 nov 2013)
- Ivan Oransky signale que l'article a été reepublié ! (note du 28 juin 2014)
Bien sûr, si vous cliquez en hat à droite pour avoir l'accès sur Elsevier Open Access, vous tombez sur la rétractation. Elsevier a fait son travail, et PubMed va le faire.
Ivan Oransky a pris l'habitude citer ses billets de RetractionWatch dans les commentaires de PubMed Commons, et il a déposé déjà 28 commentaires au 1 juillet 2014.
5 commentaires
Bonjour,
Vous publiez ce nouveau billet au sujet du nouvel épisode de ce qu’il convient d’appeler l’affaire Séralini juste pour signaler que Pubmed n’a pas fait son travail. Au passage, vous appuyant sur David Oransky, que vous aviez déjà précédemment cité, vous n’hésitez pas à prendre parti de façon plus affirmée -c’est bien sur votre droit, voire même votre devoir- en qualifiant le travail de Séralini de bidonnage ( de bidonner : tromper, bluffer, truquer d’après le Larousse).
Je serai pour ma part bien plus prudent (cf : “no evidence of fraud or intentional misrepresentation of the data”).
Par ailleurs vous insistez encore sur le fait que, après deux ans de polémique, l’expérimentation n’a pas été refaite. Mais par qui aurait-elle été refaite, avec quel argent et, surtout, suivant quelle méthodologie ! Plus : cette expérimentation serait-elle la seule à n’avoir pas été dupliquée ? Que penser de celle de Monsanto à l’origine de l’autorisation ?
En commentaire de votre précédent billet concernant cette affaire, j’avais signalé un document, de mai 2013, d’où j’extrais ceci :
« Ceux qui critiquent l’étude de Séralini disent qu’elle aurait dû être faite sur des groupes de 50 rats ; Séralini aurait bien aimé le faire sur de tels effectifs, mais il aurait alors fallu réunir 10 millions d’euros (au lieu de 3). A l’échelle nationale, on peut regretter que l’ANR (Agence Nationale de la Recherche, agence publique) ne propose pas d’appels d’offres pour de telles études. Mais si on doit faire la même chose pour chaque produit à évaluer, ça devient un gros problème économique. C’est pour cela que Pierre-Henri Gouyon et d’autres suggèrent que les instances nationales et européennes exigent des pétitionnaires qu’ils financent eux-mêmes de telles études, mais que celles-ci soient réalisées par des laboratoires indépendants de ces firmes sous le contrôle des pouvoirs publics. » http://publications-sfds.fr/index.php/stat_soc/article/view/150/147
A l’été 2013, les autorités françaises ont fait un appel d’offre qui aboutit au programme Risk’OGM qui auraient pu répondre au souhait évoqué ci-dessus si des raisons de méthodologie et de conflit d’intérêt [ sur lesquelles on peut discuter] ne s’y étaient pas opposées.
Je suis donc contraint à reproduire de nouveau cette déclaration de christian Vélot : « Le propre de la science c’est la reproductibilité. Or les études de Monsanto ont été faites une fois. Celle de Séralini doit être refaite, on est d’accord. Mais celles de Monsanto, aussi ! » .
PS: in cauda venenum ; D. Oransky conclut son billet en jetant un doute sur le caractère désintéressé du travail scientifique de Séralini qui n’aurait pas déclaré les profits qu’il tirerait de la vente des livres (ou des dvd) dont il est l’auteur ou le co-auteur. C’est une objection qui m’apparait recevable, qu’il conviendrait d’investiguer calmement, mais dont l’importance ne me semble pas devoir être mise au premier plan. En outre, cette remarque affecterait bon nombre d’auteurs. N’y aurait-il pas là un sujet de billet pour Rédaction Médicale ?
Bonjour
merci pour vos remarques et critiques qui sont justes. Effectivement, il faut rester calme car Monsanto n’a pas dupliqué.
La responsabilité des autorités est réelle car elles laissent des polémiques et guerres d’opinions.
Il faut refaire, il faut de l’argent pour préserver les intérêts du public. IL y a tant de gaspillage dans les recherches que cet argent pourrait être trouvé
Merci
Cdlmt
HM
En fait l’objet de votre billet est double : il traite autant, sinon plus des commentaires apportés sur Pubmed, que de l’affaire Séralini qui n’est évoquée ici qu’à titre d’illustration ( et force m’est de constater que les deux commentaires d’Oransky et de Stelling – du moins de leurs intitulés- sont opportuns). En axant mon précédent commentaire sur Séralini, j’ai peut-être manqué l’objet principal de votre billet.
Cordialement
Bonjour
Pourquoi êtes-vous si critique envers un chercheur qui fait de son mieux pour faire de la recherche indépendante de qualité sur un objet d’étude complètement noyauté par les scientifiques financés par Monsanto et les différents organismes financés par cette multinationale, alors que vous êtes souvent critique de l’influence exagérée de l’industrie pharmaceutique sur les publications en recherche biomédicale (le ghostwriting, par exemple)? Il s’agit pourtant du même phénomène. Nancy Olivieri aussi a été dénigrée pour sa méthodologie par ses collègues… et l’est encore sur sa page wikipedia en anglais où on l’accuse des mêmes défauts que Séralini! Olivieri a reçu en 2009 le AAAS Award for Scientific Freedom and Responsibility pour son « indefatigable determination that patient safety and research integrity come before institutional and commercial interests and for her courage in defending these principles in the face of severe consequences. »[15] J’espère que Séralini aura le même genre de prix un jour. Voir mon texte à ce sujet: http://www.implications-philosophiques.org/actualite/une/laffaire-seralini-12/
Bonjour
merci pour ces commentaires. Je ne défends pas Monsanto, mais je dis que la science est perdante. La science est bafouée par de mauvaises méthodes et des luttes basées sur des opinions, et non sur des faits.
Tous devraient s’accorder sur peu de points :
on ne sait pas grand chose, et en l’absence de faits, il faut continuer la recherche ;
il faudra du temps et de l’argent pour avoir de bonnes données, et n’entrainons pas le public dans des débats stériles sans données scientifiques de qualité ;
la pseudo-science gaspille des ressources.
Cordialement