Je remercie le magazine La Recherche, et surtout Nicolas Chevassus-au-Louis, pour l'interview qu'ils ont publié dans le numéro de septembre 2014. Le titre de mon interview en page 76 : "L'accès libre à la science va devenir la règle". C'est mon opinion, et je la défends. Je peux avoir des contradicteurs, et tant mieux. Malheureusement, le magazine La Recherche n'est pas d'accès libre sur le net… mais je ne vise que les revues dites 'primaires', publiant des recherches originales.
Je donne mon opinion sur cette évolution très rapide : du pdf en ligne de la fin des années 1990, nous avons progressé vers des modèles de revues étonnants. La technologie permet des innovations sans limites : je veux tout, tout de suite, gratuitement et n'importe où… La plupart de ces revues en open access demandent un droit aux auteurs (APC pour Article Processing Charge), mais certaines sont supportées par des fondations. Allez voir eLife, PeerJ, voire Climate of the Past pour découvrir ces modèles.
Les grandes maison d'édition sont devenues les acteurs principaux de ce marché des revues en Open Access, et c'est rassurant. Ces maisons connaissent le métier et ont de bons professionnels pour préparer et publier des revues. Dans ce groupe de grands éditeurs, un nouvel entrant, le groupe PLOS, car BMC appartient à Springer qui a pris un virage Open Access majeur.
2 commentaires
« Les grandes maisons d’édition sont devenues les acteurs principaux de ce marché des revues en Open Access, et c’est rassurant. »
Je crois surtout que les grandes éditoriales ne sont pas dupes. « Windows Server » est suffisamment répandu dans les universités pour qu’on puisse sans trop de mal lire à distance. Et même le « conduit » peut être gratuit (VNC par exemple, avec l’avantage de ne même plus dépendre d’un système donné).
Bref, je me connecte au PC d’une université avec laquelle je collabore et qui est souscrite au journal voulu, et le tour est joué.
Dans le pire des cas, on demande le pdf à un post-doc ou un étudiant en stage à Ottawa ou Manchester, et rebelote, le tour est joué.
Rien de nouveau sous le soleil, et de plus, rien de franchement illégal: il y a 25 ans, on s’envoyait des photocopies d’articles (voire on les faxait, pour les cas urgents!), à présent on se connecte.
Elsevier, Springer et consorts savent bien qu’ils finiront un jour ou l’autre avec un seul abonné.
En fait, la bataille s’est déplacée sur d’autres fronts. Par exemple, les archives en ligne, elles, risquent fort de devenir payantes! Essayez de trouver des articles du « Bulletin de la Société Chimique de France » des années 60 ou 70, c’est actuellement mission impossible, à moins de se déplacer à la BNF. Or, le potentiel de ces archives est énorme, car elles ont un contenu réel et sous-exploité. Juste un exemple : qui va un jour traduire les milliers d’articles de synthèse organique publiés en japonais il y a un demi-siècle, et qui dorment à présent dans des cartons? Et que faire des thèses de maths rédigées en russe?
D’ailleurs, il me semble qu’Elsevier demande beaucoup plus pour ses « bouquets » incluant les articles antérieurs à 1992 (à vérifier). Ce n’est pas par hasard.
Merci, bonnes informations, et bien d’accord
H Maisonneuve