Il est rassurant de voir que les problématiques de la recherche sont assez semblables entre les domaines de recherche, mais les chercheurs travaillent en silo dans leurs domaines. Cet exemple m'est venu en lisant un rapport de l'IFPRI (International Food Policy Research Institute) à Washington DC, USA.
Un rapport d'octobre 2014, intitulé "Evidence-based research and its effect on policy making", peut être résumé ainsi : La recherche basée sur les preuves est largement reconnue comme un apport essentiel dans une politique économique efficace. Cependant, les résultats de cette recherche montrent que la communauté de recherche doit surmonter une variété de défis, y compris l'absence de données adéquates et pertinentes pour influencer l’élaboration de politiques. Les problèmes pour communiquer efficacement auprès des décideurs sont les différences de résultats de recherche sur la même question de politique et les manques de conclusions. Cette publication souligne le besoin de l'investissement accru dans la génération de données adéquates et pertinentes et la responsabilité des chercheurs pour chercher à atteindre un consensus pour expliquer les raisons de leurs différences dans leurs résultats, permettant ainsi aux décideurs d'exercer leur jugement.
Tout ceci rejoint exactement les problématiques de notre monde biomédical, et j'avais en janvier 2014 analysé la série d'articles du Lancet intitulée "Research : increasing value, reducing waste". Les traductions en français des résumés des 5 articles principaux du Lancet sont sur le blog : vous trouverez informations à partir de mon billet du 23 janvier 2014. Ces réflexions ont été reprises en octobre 2914 par un article de JP Ioannidis incitant les chercheurs à publier des recherches vraies, article largement repris par les médias dont le blog Passeur de Sciences qui a attiré de nombreux commentaires.
Merci à Isabelle Wachsmuth (OMS) pour le résumé IFPRI traduit en français