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Servier : je suis CHARLIE ? Le Médiator pourrait faire pschitt…. ou la fabrique d’un scandale de sécurité sanitaire….

Points clés

Assez surprenant de découvrir dans Libération du 20 janvier 2015 un article intitulé "Mediator : Servier prescrit le retrait d'une étude médicale". Cette information a été reprise sur des sites comme Medscape par exemple. Surprenant car ce sont des avocats qui ont écrit, au nom de Servier, à la Société Française de Cardiologie et au Collège National des Cardiologues Français, pour leur demander de retirer de leurs sites un lien à un article ! Liberté d'expression, où es-tu ? Il s'agit du lien à un article sur les valvulopathies médicamenteuses publié dans un "throwaway journal" : "Cardinale" fait partie de ces magazines (payants ?), et ne saurait être assimilé à une revue scientifique : pas de comité de rédaction, probablement pas de peer-review, et des auteurs qui ont peut-être eu une compensation pour écrire l'article (je ne sais pas). Pourquoi des auteurs, travaillant dans des CHU prestigieux, vont-ils publier dans ces supports ? Si leur article est bon, il devrait d'être soumis à peer-review pour publication dans une revue correcte….    "Cardinale" appartient à une société privée, Expression groupe, qui publie de nombreux magazines, et qui a choisi de ne pas être très transparente sur son site (à qui appartient cette société ? etc..). Respectons ces supports, mais j'ai le droit de vous suggérer de ne pas perdre de temps à les lire…

Je n'ai pas d'avis de fond sur le benfluorex, mais je n'ai observé que des bagarres de courants de pensée, et les faits sont difficiles à évaluer. Il est certain que ces médicaments ont causé des valvulopathies, et que les guerres entre acteurs ne sont pas terminées…   J'ai aimé le livre de Jean Bardet : il nous explique que l'IGAS (A Morelle), la commission de l'Assemblée nationale, dirigée par G Bapt, et les Debré/Even/Bertrand avaient leurs conclusions avant les auditions : rapports à charge contre les médecins et l'industrie..   Du calme, du calme :

  1. où sont passés les 150 millions d'euros versés chaque année par l'industrie pharmaceutique pour le DPC ? Car Médiator est arrivé car les médecins étaient mal formés ! Conclusion des piteuses assises du médicament..    Qui a montré que les médecins étaient mal formés ? Courage des politiques qui taxent honteusement l'industrie avec un prétexte fallacieux !
  2. arrêtons de tirer sur l'ambulance Servier (mais pour cet article ci-dessus, Servier a fait une grosse erreur), car l'industrie pharmaceutique française a besoin de représenter le savoir faire de notre pays ; Servier va payer, mais ne lui en demandons pas plus car sa recherche peut nous aider…
  3. SI les crises de sécurité sanitaire vous intéressent, je suggère de relire un excellent article de Joel Ménard publié en 2011 dans Médecine des Maladies Métaboliques (en remerciant la Revue et Elsevier qui ont mis cet article en accès libre). Ce texte reprend une conférence pour laquelle J Ménard a été longtemps applaudi.
  4. doit-on retirer du marché les médicaments qui ont causé plus de morts que le benfluorex ?

Dans Huffington Post de fin décembre 2014, Jean Bardet termine ainsi : "L'affaire Médiator n'a plus les contours du scandale initial. Le bourreau désigné, puissant, aux manœuvres obscures, face à un médecin femme courageux et téméraire, se battant contre le système répétant pèle mêle chiffres exorbitants et condamnations sans appel, ne tient plus ; les ingrédients du "scandale sanitaire du siècle" n'ont été réunis que durant une saison politico-médiatique. Le temps de la justice arrive ; tant mieux ; il faut espérer qu'elle sera sereine. Mais que vont dire Madame Frachon, MM Bapt, Debré, Morelle ou Bertrand quand cette heure va arriver? Dans la fabrication par des responsables de haut niveau d'un hurlement gigantesque, n'y a-t-il pas une forme d'atteinte à nos principes, à notre vivre ensemble, à l'équilibre de notre société au respect des malades et des citoyens? Je pose la question aujourd'hui. Je sais qu'elle sera posée plus largement demain."

Où sont les faits ? Pour Jean Bardet, sur Atlantico en octobre 2014, ce seraient de 35 à 125 morts et pas 2000, causés pas le benfluorex.

PS : j'ai fait des cours de rédaction supportés par Servier entre 2000 et 2005, et je n'ai jamais été influencé. Je ne connais plus personne chez Servier en 2015, mais à priori les salariés de Servier sont aussi respectables que ceux d'autres organisations.

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Un commentaire

  • Bonjour Hervé,
    Les faits ne sont pas difficile à évaluer, l’étude Regulate est accablante. Je suis très surpris que tu te laisses impressionner par les rodomontades de Bardet, qui fait partie des aveugles soumis à une dissonance cognitive douloureuse.
    Le groupe SERVIER n’a quasiment sorti que des merdes et a plus compté sur la prévarication que sur la science pour les promouvoir. Ses méthodes faisaient peur. C’est le seul groupe pharmaceutique que j’hésitais à attaquer avant 2009 car je craignais pour ma vie. Je ne plaisante pas. Quand on fait des enquêtes aussi fouillées avant d’embaucher quelqu’un, c’est que l’on a beaucoup de choses à cacher.
    Je pense que tu te sentiras très mal d’avoir écrit ces lignes quand le procès aura mis à jour l’horreur de cette histoire.
    Le débat sur le nombre de morts ne prendra jamais fin, mais il me rappelle d’autres domaines où le nombre de morts a aussi été contesté. C’est à gerber. Ne te commets pas là-dedans.

    Répondre

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