En 1994, le BMJ, dont le rédacteur en chef était R Smith, a publié un article de Doug Altman, statisticien d'Oxford, et consultant pour le BMJ. Cet article doont le titre était "The scandal of poor medical research" a été nommé parmi les 20 articles pour les 20 ans du BMJ électronique. Il a été demandé aux internautes de voter parmi les 6 articles les plus cités, et 'The scandal of poor medical research' a été numéro 1 (44 % des 576 votants). Cet article a été cités 565 fois, ce qui est remarquable.
Mais que disait D Altman en 1994 ? Il nous expliquait les dérives de la recherche, "The poor quality of much medical research is widely acknowledged, yet disturbingly the leaders of the medical profession seem only minimally concerned about the problem and make no apparent efforts to find a solution." Et sa conclusion est toujours valide en 2015 : "As the system encourages poor research it is the system that should be changed. We need less research, better research, and research done for the right reasons. Abandoning using the number of publications as a measure of ability would be a start."
20 ans plus tard, R Smith a repris cet article pour dire que rien n'avait changé ! Je parie qu'en 2034, la situation n'aura pas changé…
Un commentaire
J’ai lu cet article qui contient beaucoup de vérités, notamment sur l’aspect quantitatif de l’évaluation des capacités de recherche des chercheurs. Il est pour beaucoup un plaidoyer pro domo pour les « statisticians », à une époque où la méthodologie était moins développée que maintenant, statistique et méthodologie étant de fait des domaines différents.
Il contient certains amalgames, par ex. l’auteur suggère que les comités d’éthique devraient évaluer la pertinence scientifique des projets, et leur plan d’analyse statistique, ce qui n’est clairement pas leur mission, au moins en France.
Par ailleurs, la qualité de la recherche semble résumée en grande partie aux aspects méthodologiques, alors qu’ils sont secondaires, par rapport à la pertinence de la question posée, ce sujet n’est pas évoqué du tout… ce qu’un clinicien comme moi ne peut que regretter.
Un article intéressant donc, de la part d’un chercheur plus que respectable et productif, mais à ne pas prendre intégralement pour argent comptant !