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Faut-il s’inquiéter de l’inflation des méta-analyses et revues systématiques ? Est-ce le futur de la recherche biomédicale ?

Points clés

Med HypothesisUn article paru dans Medical Hypothesis en juillet 2015 a pour titre "What is the future of medical research?", publié par un chirurgien anglais (GD Tebala). Le titre est attirant dans une revue ayant parfois publié des articles très provocateurs. 

Sa théorie est simple : faire des essais randomisés contrôlés est long et très cher..  "On the contrary, a meta-analysis can be a simple work, mostly office-based, time-efficient, very cheap, and has high chances of being published in journals with high impact-factor and of getting many citations." Il base sa théorie sur le fait que méta-analyses et revues systématiques augmentent vite et que le ratio entre essais randomisés et analyses de littérature est devenu de 3 versus 1 en quelques années (voir image). Son calcul est peut-être biaisé, ainsi que montré par un commentaire sur le blog Neuroskeptic, et le ratio serait de 4 versus 1… cela ne change pas beaucoup son hypothèse….

Les chercheurs font cela pour améliorer leur CV rapidement, et cette tendance est inquiétante : "The ratio between RCTs and synthetic studies is quickly decreasing. These results suggest that a growing number of researchers might prefer to commit themselves to synthetic studies more than be involved in more time consuming and funds demanding observational trials. If we are unable to invert this trend, in the future we will have a growing number of synthetic studies utilizing someone else's original data and fewer raw data to base our knowledge upon."

Inquiétant, quand vous constatez qu'il existe une revue "World Journal of Meta-Analysis". C'est une revue dite prédatrice, d'origine chinoise, publiant des inepsies…   Revue qui se vante d'avoir 392 membres dans son comité de rédaction, dont 2 français (Alain Braillon, Amiens ; Julie Debourg, Lyon). Plus inquiétant, quand vous lisez le résumé d'un article de mai 2015 dans cette revue :"This review aims to clarify the clinical significance of systematic reviews and meta-analyses by illustrating several classical examples. Firstly, systematic reviews can provide the highest level of evidence for clinical decisions. Secondly, systematic reviews can propose unresolved issues and future directions. Thirdly, systematic reviews can avoid harm to the human body. Fourthly, systematic reviews can prevent a waste of resources. Generally speaking, clinical researchers should be encouraged to perform systematic reviews and meta-analyses."

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5 commentaires

  • Ce qui est surtout inquiétant, c’est que la subjectivité du meta-analyseur dans ses choix, associée au biais de publication (ne sont publiées que les études positives) enlèvent beaucoup de valeur à ces publications, souvent considérées à tort comme d’un niveau de preuve élevé.

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  • Bonjour,
    Tout dépend de la méthodologie, une méta-analyse, contrairement à une revue de littérature doit être exhaustive, en allant même chercher les études tiroirs négatives etc… C’est un vrai travail complexe, bien plus qu’une « simple » revue de littérature.
    Pour le praticien, l’intérêt de la méta-analyse est souvent plus fort que celui d’une RCT seule. Ne serait-ce que pour comparer les différentes variables pouvant expliquer des résultats différents (population de référence etc…). non ?
    Dernier point, quand on fait une étude scientifique, on produit un résumé de l’état des connaissances dans la première partie. Publier cette partie sous forme de revue de littérature en l’approfondissant permet de valoriser son travail.

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  • Réaliser une MA sérieusement, basée sur les recommandations de type PRISMA, en allant chercher la littérature grise, en réalisant des méta-regression est un travail énorme !
    Sans lire l’article cité, il est peut être anormal de mêler MA et revue narratives publiées dans plusieurs revues à quelques mois d’écart pour vanter le traitement X.
    De plus la possibilité croissante de MA sur données brute amène des possibilités énorme d’analyse dans des domaines où il reste difficile de monter des RCT à avec des tailles échantillon importante.
    On pourrait aborder aussi certaines revues Cochrane réalisées avec une pauvre qualité méthodologique…..et pourtant citées ++++

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  • Je ne saurais pas dire si c’est « l’avenir de la science ». Mais je comprends que c’est l’évolution normale d’une époque ou les études sur un même sujet fusent de tous les côtés, avec des méthodes et des résultats différents… et on espère que qqn fasse pour nous la synthèse de tout cela et nous dise le message qui se dégage finalement. C’est humain! Quand on est expert dans un domaine on connait bien sa littérature et on a son idée et son propre critère. Mais quand c’est en dehors de notre axe de recherche, ne pouvant pas revoir toute la littérature d’une spécialité et voulant donner une bonne prise en charge aux patients, on apprécie bien les méta-analyses et revues systématiques de la littérature… d’ailleurs même plus celles qui concluent à qque chose que celles qui en restent à conclure qu’on ne peut pas conclure (qui sont souvent les plus vraies et les plus honnêtes!!!). Le problème arrive quand deux méta-analyses concluent dans des sens opposés en utilisant pratiquement les mêmes articles… on revient à la case départ.

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