Ce sont des chercheurs d’Auckland (New Zealand) qui ont voulu savoir si les essais randomisés contrôllés (ECRs) étaient plus influents que les études observationnelles pour guider la pratique clinique, en se basant sur la couverture médiatique. Leur travail a été publié dans PLOS ONE de fin 2015. Les études observationnelles sont plus fréquentes que les ECRs et peuvent proposer des hypothèses, sans les tester de manière fiable. Ces auteurs ont cherché les publications de 2013 dans 7 revues médicales prestigieuses (Annals Intern Med, BMJ, JAMA, JAMA intern Med, Lancet, NEJM, PLOS medicine). Pour identifier les communiqués de presse, ils ont utilisé plusieurs sources (www.eurakalert.org ; Factiva ; les 10 journaux grand public américains, et les 10 anglais ; les 10 agences de news en langue anglaise). Ils ont évalué 86 études observationnelles et 85 ECRs.
Ils ont observé que les éditoriaux dans des revues prestigieuses accompagnaient plus souvent les ECRs que les études observationnelles. Les communiqués de presse dans des journaux, influençant le contenu des news, étaient plus communs pour les études observationnelles que les ECRs (50% vs 17%, P<0.001). Ces observations les ont surpris. D'autres équipes ont eu des résultats similaires, et cela nous questionne sur la diffusion de la science !
Wang et al. Media coverage, journal press releases and editorials associated with randomized and observational studies in high-impact medical journals: a cohort study. PLoS ONE. 2015; 10(12):e0145294 doi: 10:1371/journal.pone.0145294
Un commentaire
Bonjour,
Cela n’est finalement pas très étonnant puisque les études observationnelles sont plus souvent positives (p<0.05, selon l'analyse de "flair nasal" bien connu des vétérinaires) que les essais randomisés. Or, à l'heure de Twitter et de l'internet 3.0, on devine que travailler sur un communiqué de presse pour une étude négative n'est pas très rentable.
Cdlt.