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L’édition scientifique institutionnelle mériterait mieux en France : excellent rapport de l’ADRES

Points clés

ESILes presses universitaires sont très actives dans certains pays et/ou certaines disciplines, mais en France, c’est le parent pauvre des institutions de recherche ! C’est vraiment dommage. J’ai lu avec intérêt un excellent rapport de 284 pages (avec annexes) intitulé « L’édition scientifique institutionnelle en France. Etat des lieux, matière à réflexions, recommandations », sous l’égide de l’ADRES (Association Des Editeurs de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur). J’ai aimé ce rapport qui, sans concession, décrit une situation qui semble ‘mal embarquée’.

Il est conseillé d’utiliser l’appellation ESI (Edition Scientifique Institutionnelle) alors que dans le monde, en général, le terme presses universitaires est commun. Mais en France les PUF (Presses universitaires de France), ou les Presses universitaires de Grenoble sont des structures privées, sans liens avec des universités : ce ne sont pas des ESI ! Citation de la page 15 : « Il s’agit d’un secteur particulièrement éclaté, sur lequel personne au niveau de l’administration centrale n’a véritablement de vision globale. Il est tout aussi impossible d’obtenir une évaluation des sommes agrégées investies dans l’ensemble des presses universitaires que de se faire une idée de la politique qu’elles entendent mener. En la matière, la notion de décentralisation n’est pas un vain mot »

Les Presses Universitaires sont fortes en Amérique du Nord (Harvard University Press, MIT, University of Chicago Press..), et en Angleterre (Oxford University Press, Cambridge Unversity Press). Le savoir-faire français a une marge d’amélioration….

En France les ESI ont été plutôt développées dans le domaine des SHS (Sciences Humaines et Sociales) et des livres..


Elles n’ont pratiquement pas de revues ! Le rapport montre clairement des problèmes de gouvernance, de moyens, de difficultés avec l’Open Access et l’électronique, de difficultés économiques, … La structure de prix des ouvrages de recherche est intéressante : voir page 147 les coûts de production d’un ouvrage de 400 pages / 800 000 signes, avec les réflexions sur le prix de vente !. Il existe aussi des ‘moutons noirs’ comme l’Harmattan.

Il existe un fossé entre SHS et sciences dites STM (Sciences, Techniques, Médecine) ; les sciences de la vie et les sciences dures sont critiquées : « Dans les commissions universitaires, par souci d’objectivité, on va lister, quantifier, mais non plus lire : chez ces gens-là, Monsieur, on compte. »

Lisez la partie ‘Prospective et préconisations’ à partir de la page 161. Les recommandations sont pour le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche qui devrait assurer cohérence des actions et des missions dans ce domaine, et pour les structures éditoriales des établissements (avec 11 recommandations). Citation de la page 166 : « Cependant, préconiser un rattachement de l’activité éditoriale au secteur de la Recherche ne va pas de soi et suppose au préalable de démêler une situation au demeurant fort compliquée. Créées à l’origine pour assurer la promotion des travaux issus de l’institution, pour garantir l’excellence des contenus scientifiques et leur disponibilité, les structures éditoriales institutionnelles semblent aujourd’hui en porte-à-faux avec la communauté des chercheurs. Plusieurs raisons semblent avoir engendré cette situation. »

Très documenté, et à lire tranquillement !

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