C'est un éditorial (perspective) simple et court dans Science and Engineering Ethics de fin 2016 qui pose les bonnes questions. SEE est une bonne revue, mais cet édito a été accepté un peu vite (en 10 jours, fin août !). Les rédacteurs, en particulier le rédacteur en chef, ont des responsabilités pour promouvoir les meilleurs standards de la recherche : éthique, intégrité, etc… Ils doivent promouvoir la transparence et l'honnêteté dans leurs décisions, et rapporter les fraudes qu'ils observent. Ils ont un pouvoir sur les auteurs dont la carrière, voire les ressources, dépendent de l'acceptation des manuscrits.
Par qui et comment sont recrutés les rédacteurs / comité de rédaction ? En général par le propriétaire de la revue :
- les sociétés savantes qui élisent les rédacteurs lors de conseils d'administration, voire qui font voter les membres ;
- les scientifiques qui possèdent des revues dans un domaine d'expertise ; le choix se fait par relations professionnelles ;
- des universités ou départements de recherche qui possèdent des revues (j'en ai vu pas mal en sciences sociales, avec des rédacteurs qui ne savent pas ce que c'est que le plagiat);
- les propriétaires privés, que ce soient des organisations à but lucratif, ou sans but lucratif ;
- des comités de sélection dont le fonctionnement doit rejoindre ceux des jurys académiques.
En fait, l'analyse des sites des revues ne permet pas souvent de comprendre comment sont choisis les rédacteurs, quels sont leurs mandants (avec un terme renouvelable, ou à vie), et rares sont les revues qui publient les liens d'intérêts des rédacteurs. Les critères de sélection devraient-ils être publics ? Est-ce qu'un rédacteur devrait avoir acquis une compétence dans le domaine du management des revues ? Les conflits d'intérêts, souvent non-financiers, semblent être assez fréquent au sein des comités de rédaction…
La plupart des sociétés de rédacteurs (EASE, CSE, WAME,..), des groupes de rédacteurs comme ICMJE, ou des organisations comme COPE, et la HAS ont toujours suggérés que les rédacteurs devraient avoir des compétences adéquates (des formations existent), et déclarer les liens d'intérêts (demandé par la HAS pour les revues françaises).. Je vous laisse méditer, mais ceci est l'un des facteurs expliquant la médiocrité des publications….