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68 compétences utiles pour pratiquer l’Evidence-Based-Practice ! Certains n’ont pas compris !

Points clés

Bon article paru dans JAMA Network Open le 22 juin 2018 avec le titre "Core Competencies in Evidence-Based Practice for Health EBPProfessionalsConsensus Statement Based on a Systematic Review and Delphi Survey". Déjà 16 000 téléchargements en moins d'un mois ! Evidence-best-pratice (EBP) est préférable à Evidence-Based-medicine. Il s'agit d'un énorme travail et les méthodes ont été bien décrites (image à droite). Les auteurs sont canadiens, anglais, australiens, américains, africains du sud,… tous engagés dans des centres d'évaluation des stratégies de santé. L'objectif était de proposer des compétences pour les professionnels qui évaluent la littérature et proposent des stratégies fondées sur des preuves. Ce métier semble en perdition en France, quand la HAS ne sait plus évaluer correctement la littérature, comme ce fût le cas avec la maladie de Lyme… Il nous faudra du temps pour revenir de ces périodes actuelles, où les croyances sont devenues la norme, plutôt que les connaissances…

Ce sont 68 'EBP core competencies' qui ont été sélectionnées à partir de nombreuses propositions. L'article a 35 bonnes références. Un tableau les liste en les classant ainsi : Introductory d'abord et ensuite les 5 étapes de l'EBP : Ask, Acquire, Appraise and interpret, Apply, Evaluate. En lisant la liste des 68 compétences, vous verrez qu'il s'agit avant tout de connaître les méthodologies de recherche, de ne pas confondre série de cas et essai randomisé. Certaines compétences résonnent quand nous voyons la gabegie concernant le dossier français de la maladie de Lyme, par exemple :

  • Pour chaque type de question, comprendre quelles modalités d'expérimentations pourront répondre à la question
  • Reconnaître que l'association ne signifie pas causalité, et savoir l'expliquer
  • Comprendre l'intérêt d'identifier les conflits d'intérêts et les sources de financement
  • Savoir différencier revues systématique, méta-analyse, revue non systématique
  • Faire la différences entre des recommandations fondées sur des preuves ou sur des opinions d'experts

Il y a 68 compétences qui méritent toutes d'être lues, comprises et mises en pratique…

Merci à Anne Depaigne-Loth

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4 commentaires

  • Attention à ne pas faire de la pratique une victime du scientisme.
    Vouloir fonder la pratique sur des preuves me parait être une impasse. Les preuves disponibles (outre que même les plus admises ne demandent qu’à être contredites un jour), sont trop rares et souvent trop faibles pour asseoir des certitudes. La pratique doit naviguer dans un océan d’ignorance, au milieu de récifs de particularisme, à bord d’un minuscule esquif de savoirs assurés.
    L »Evidence Based Medicine » n’est qu’un état de l’art – c’est déjà beaucoup. Autrement dit, c’est la maigre boussole à laquelle on demande de repérer le Nord. Elle dit ce qui est admis, et le niveau de confiance qu’on peut y attribuer. Elle dit surtout tout ce qu’on ne sait pas – notion primordiale pour ne pas être victime du chant des sirènes.
    Maintenant, les Recommandations doivent être d’une tout autre nature pour rester opératoires. Il faut qu’elles aident le navigateur à utiliser au mieux les ressources de l’empirisme pour fixer un cap dans le brouillard et pour affronter des intempéries inattendues.
    Les données de l’EBM, par la nature même de leur rigueur méthodologique, sont quasi inutilisables en pratique. Autrement dit, l’EBM dit l’état de l’art, quand les Recommandations disent autre chose : que faire compte tenu de ces maigres acquis ? Il serait essentiel de dissocier toujours clairement l’EBM et les Recommandations, sans jamais prétendre que les secondes aient le degré de validité de la première.
    Ainsi, publier ensemble l’EBM et les Recommandations est une erreur. Il faudrait souligner que ces deux types de documents appartiennent à des mondes épistémologiquement distincts. De ce point de vue, il n’est pas anormal d’évoquer des avis d’experts dans des Recommandations, et ce serait sûrement une erreur que de s’en priver.
    Il est surtout vain de vouloir faire rédiger EBM et Recommandations par les mêmes personnes. Effectuer une revue d’EBM est en effet un métier qui demande un savoir et des compétences très spécifiques, à la portée que de quelques-uns seulement. Elaborer des recommandations de pratique est un métier bien différent, qui requiert des aptitudes et une expérience de tout autre nature. Il est presque impossible de posséder les capacités nécessaires dans les deux domaines.
    Ainsi, il est assurément indispensable de confier la publication périodique de l’EBM à des spécialistes de l’analyse critique des données, au service de ceux qui s’y intéressent. Quant aux Recommandations, elle devraient être élaborées indépendamment, par de tout autres experts (dont, bien entendu, des experts non scientifiques), en explicitant très clairement sur quelles données d’EBM elles s’appuient, et sur quelles ignorances elles engagent un avis.

    Répondre
  • La définition de l’EBM a toujours associé les preuves de la science, l’expérience professionnelle et les préférences du patient. L’EBM n’a jamais été limitée à la preuve scientifique.

    Répondre
  • La première des 68 compétences est bien :
    Understand EBP defined as the integration of the best research evidence with clinical expertise and patient’s unique values and circumstances

    Répondre
  • Bonjour,
    Je vous recommande également, dans la poursuite de cette thématique, la lecture de « Information Literacy Competency Standards for Nursing » et autres versions pour médecins, étudiants, enseignants de l’ALA.

    Répondre

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