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Les risques de l’open access : les prix vont monter pour les APCs, et le métier des maisons d’éditions va survivre

Points clés

Je suis en faveur de l'Open Access en science, mais j'ai toujours été admiratif des ces experts qui pensent que l'on peut détruire un secteur de la publication pour le remplacer par une reprise en main des universitaires. Faire des revues est un métier, et des compétences existent pour bien le faire. Que les universités, institutions pensent qu'elles peuvent faire les revues, c'est leur droit, mais le faits sont têtus. Que se passe-t-il ? Allez lire tranquillement la bonne analyse (2 mai 2019 dans LIBER Quaterly) signée par un chercheur de l'université de Montréal sur les APC (Article Processing Charges), c'est à dire ce que payent les auteurs pour que leurs articles soient en Open Access. Le titre "Article processing charge hyperinflation and price insensivity: an open access sequel to the serials crisis". Il montre deux choses :

  • les APC augmentent trois fois plus vite que l'inflation pour ce qu'ont payé des institutions européennes de 2005 à 2018..  donc l'idée d'arrêter l'augmentation des prix des abonnements a été remplacée par une augmentation des APC ; 
  • les chercheurs ne sont pas sensibles aux niveaux des APC, mais ils choisissent les revues sur d'autres critères… Ce chercheur a étudié 319 revues des groupes BMC, Frontiers, MDPI et Hindawi. Ce sont des maisons d'éditions dont certaines revues sont douteuses, voire prédatrices. Ceci ne vise pas BMC, propriété de Springer, qui dès les années 2000 a été très professionnel. Les APCs moyens de ces 319 revues sont passés de 1 255 dollars US (2012) à 1 651 dollars (2018) ;
  • l'introduction des APCs par eLife (2017) et par Royal Society Open Science (2018) ne semble pas avoir eu d'impact sur le volume des articles ; des revues comme PNAS ont des APC de 6000 dollars basés sur la notoriété de la revue, et cela n'empêche pas les soumissions ; il ne cite pas des revues en Open Access du groupe Lancet avec des APCs de 5000 livres sterling, ou le JAMA Open Network qui démarre sans difficultés avec 3 000 dollars d'APC ;
  • la méga revue Scientific Reports (groupe Springer) a dépassé PLoS One (libraire de Stanford) malgré un APC plus élevé, et un LIBER lancement plus tard !
  • les revues avec APC pourraient se répartir en deux groupes : celles qui auront de la qualité, de la notoriété auront des APCs
    élevés, et les autres des APCs bas, mais proches des revues prédatrices… 
  • tout ceci a souvent été au détriment des revues de sociétés savantes qui perdent des articles : elles doivent réagir en chargeant des APCs, et certaine ont commencé.

Le plan S, plein de bonnes intentions, ne pourra pas décider du niveau des APCs. En obligeant que toutes les recherches soient en accès ouvert, il contribue à changer les pratiques des chercheurs, et c'est bien. Mais il ne pourra pas répondre au désir de ceux qui voudraient que le système soit gratuit.. Le plan S serait téléguidé par Frontiers qui augmente ses APCs (rumeurs à confirmer). Finalement, tout a un coût ! Mais n'oublions pas que des variations entre domaines de la recherche sont importantes, en ce qui concerne les pratiques de publication.

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5 commentaires

  • « ce que payent les auteurs pour que leurs articles soient en Open Access. »
    Juste une question: Dans quelles mesures est-ce que ce sont les auteurs qui payent de leur poche, ou les universités ou organismes de recherche qui payent?

    Répondre
  • Bonsoir,
    le groupe BMC, à la fin des années 2000, avait fait une enquête montrant que la plupart des APCs étaient payés par les institutions. Je ne sais pas s’il existe des données en 2019… mon avis est que moins de 5 % des auteurs payent de leur poche.
    Cordialement
    H Maisonneuve

    Répondre
  • Vous savez où mettre la main sur cette enquête? Si oui, tant mieux. Si non, tant pis…

    Répondre
  • « It has previously been argued that paying to publish constitutes a conflict of interest for researchers (Tennant et al., 2016). In addition to potentially biasing the editorial process (Beall, 2012, 2013; de Vrieze, 2018; Haspelmath, 2013), this also places authors in a potential conflict with the public interests (such as government or philanthropic funders) that support them. The author’s own career interests and needs (more papers in more prestigious journals) may incentivise them to be more willing to pay an APC or to pay a higher APC, while as a steward of public funds they might be expected to publish using a lower cost open access model such as preprints or self-archiving. »
    Ah ouais. Tout ça me paraît quand même être de gros problèmes.
    Je viens de jeter un coup d’oeil à Plan S, que je ne connaissais pas.
    https://en.wikipedia.org/wiki/Plan_S
    Effectivement, c’est plein de bonnes intentions. Et j’ai du mal à voir pourquoi cela ne pourrait pas marcher.

    Répondre

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