Je forme régulièrement des étudiants en médecine qui préparent leur thèse. Ils découvrent un exercice qui leur fait peur, et n'ont pas toujours compris l'intérêt de la thèse. Pour certains, c'est un rite de passage contraignant. Pour d'autres, c'est une bonne expérience. Je leur demande s'ils désirent publier leur thèse sous forme d'article scientifique, et si oui, ont-ils des règles du jeu ? Ils ne savent pas répondre (sauf les rares auxquels, on a fait miroiter une carrière académique). Ces règles du jeu semblent très différentes entre les facultés. Je les incite à publier leur thèse pour éviter qu'elle ne finisse dans un cimetière. Certains me disent : mon directeur de thèse m'a dit de faire un article accompagné d'une thèse étoffée… Ils ne savent pas définir la thèse étoffée !
Est-ce que le jury demande que, pour la soutenance, l'article soit
- écrit,
- soumis,
- ou accepté par une revue ?
A Lyon (Est et Sud), par exemple, les règles (Formalités et recommandations, V10 du 15 janvier 2019) sont :
Mon avis : Si le jury de votre thèse demande, pour la soutenance, un article accepté pour publication, ne prenez pas cette option, car la date de votre thèse devient incertaine. Les revues peuvent être longues à prendre une décision (3 à 6 mois, voire plus s'il faut corriger), ou refusent et il faut soumettre à une autre revue.
Soyons raisonnables : toutes les thèses de médecine ne peuvent pas donner lieu à un article, mais il faut inciter à publier les bonnes. Comment ? Arrêtons ces thèses sans question de recherche à partir des anciens dossiers du service ! Incitons les étudiants à travailler en équipe (pour diminuer le nombre de thèses), et à prendre le temps de faire des études prospectives…
Un commentaire
Deux ans minimum pour une recherche prospective en soins (un an d’acquisition des données, un an de suivi et analyse). Plus au moins 3 mois pour l’accord administratif (CPP et autres). Les étudiants « réforme 3e cycle » devront avoir leur sujet après l’été 2019, car ils doivent être thésés en fin de 5e année pour devenir « docteur junior » (et c’est encore plus rapide pour les DES en 4 ans…)