Les réflexions de mon billet d'hier sur les congrès scientifiques émanaient de professionnels des sciences sociales, mais sont probablement généralisables aux congrès biomédicaux. Dans le cadre français, un séminaire a réunion environ 130 professionnels sur les modalités déontologiques de participation des entreprises du médicament à des événements et stands (congrès, formations, colloques,..). Il était organisé par le Codeem dont le président est le Pr Grégoire Moutel dont l'intégrité et l'éthique ne sont pas discutables. Le Codeem est une instance indépendante des industries du médicament (mais pas de tous les produits de santé).
Le programme était intéressant, avec des confrontations public/privé et des échanges entre industriels, sociétés savantes et conseil national de l'ordre des médecins. Félicitons Mme J Alnot, directrice de l'OFIS (Office Français de l'Intégrité Scientifique), car elle a fait la promotion du développement en France de l'intégrité scientifique. C'est plutôt bien reçu par un public d'industriels avertis. Mon impression est que des progrès sont indispensables dans tous les domaines :
- les Industries ont des règles strictes, en général appliquées, bien que des améliorations soient possibles car toutes les industries n'ont pas le mêmes règles ; nous avons eu des exemples vertueux du coté des industriels : une industrie a retiré son soutien quand le programme d'un congrès a été modifié quelques jours avant la manifestation pour ajouter des activités festives non déclarées auparavant dans le programme ; les industries ne veulent plus cautionner des activités dans des lieux exotiques, fastueux, etc… Il est difficile de justifier ces agapes dans ce domaine, alors que d'autres secteurs industriels ou bancaires ont des congrès fastueux.
- Trois documents intéressants ont été remis aux participants : 1) La charte éthique & déontologique des facultés de médecine et d'odontologie de novembre 2017 ; 2) les 'Dispositions Déontologiques Professionnelles concernant les modalités de prise en charge des événements, congrès et stands Q&A', un excellent document du Codeem dont je recommande la lecture ; 3) Code & comité de déontovigilance UFR Santé Université Caen Normandie & CHU Centre Hospitalo Universitaire de Caen ; je commenterai ce document la semaine prochaine.
- Je n'ai pas été convaincu, voire déprimé, par les commentaires du représentant de la Société française de cardiologie : certains spécialistes vivent bien dans l'argent et ne voient pas où sont les frontières……. Ce n'est pas limité aux cardiologues, mais ce qui est gênant, c'est la caution des sociétés savantes. Heureusement, d'autres sociétés savantes semblent vertueuses, et j'ai participé à des congrès où la place des partenaires était éthique et respectée.
La communication de Vincent Larquet était originale pour moi, car je ne connaissais pas Unimev, l'union française des métiers de l'événement. Il a évoqué CLEO, le calculateur de performance événementielle évalue les impacts des événements et territoires événementiels. Il s'agit d'une plateforme informatique évaluant les impacts des événements et territoires événementiels. Grâce au renseignement de données, les professionnels produisent des reportings estimés ou réels compilant jusqu’à 72 indicateurs stratégiques, pilotables et valorisables, répartis en 3 catégories: 1) “performance de la rencontre” (développements business, scientifiques et réputationnels des communautés rassemblées) ; 2) “retombées événementielles et touristiques” (économiques, sociales et fiscales) pour les territoires ; 3) “bilan environnemental” (empreinte carbone, consommations énergétiques, déchets et initiatives positives). Est-ce que cet outil est adapté aux congrès médicaux ? Je ne sais pas…. Unimev a pas mal de clients, notamment ces grands messes de la mode, de