C'est un éditorial controversé du BMJ (Head to Head en avril 2019) qui apporte des arguments pour répondre à la question : "Should I publish in an open access journal?". Comment se faire une idée ?
OUI : An “author pays” publishing model is the only fair way to make biomedical research findings accessible to all
- La publication en libre accès est le seul moyen équitable de rendre la recherche accessible à tous, en facilitant l'accès à la recherche, des changements plus rapides dans la pratique médicale et des avantages pour les patients. Tous les médecins et chercheurs ont la responsabilité collective de promouvoir cette innovation.
- Les 'paywalls' limitent l"accès à la science ; beaucoup d'avantages (citations par exemple) en faveur de l'accès libre.
- Les chercheurs doivent avoir accès à des fonds pour financer les droits d'accès libre.
NON : It can lead to bias in the evidence base
- La publication en libre accès pourrait toutefois désavantager les chercheurs qui n'ont pas les ressources nécessaires, réduire la pertinence et la qualité des données probantes et introduire des biais.
- L'accès libre, par les droits de publication, favorise les industries et les grosses organisations de recherche, ce qui biaise la littérature.
- L'accès libre favorise les citations, ce qui facilite l'attribution de financements pour les recherche.
- Les maisons d'éditions augmente l'acceptation des articles (PLoS One a un taux d'acceptation de 70 %), ce qui réduit la qualité des publications.
- Les revues sur abonnement se concentrent sur des articles sélectionnés pour leur lectorat.
Ces éditoriaux sont accompagnés d'un commentaire de patient demandant l'accès libre sans restriction, et précisant que les fonds de recherche doivent inclure des frais de publication : "De nouvelles informations peuvent sauver la vie des patients. Les parties prenantes ultimes doivent avoir accès gratuitement et en temps opportun à la recherche médicale."
Un commentaire
Les points OUI me semblent concerner le fond de la raison pour laquelle nous publions, tandis que les points NON concernent plutôt la forme, et en particulier le modèle actuel et peut-être même relever d’une forme de syndrome de Stockholm.
Les points NON 1-2 ne concernent pas les modalités d’accès mais les modèles économiques: ce sont plutôt ici les APC auteur-payeur qui sont en cause. Le point 3 ne me semble pas intrinsèquement négatif (ni prouvé, d’ailleurs). Les points 4-5 ne concernent pas les modalités d’accès mais les modalités de distribution: c’est plutôt un effet de la diffusion électronique qui ne limite pas autant les volumes publiés que le papier.