Les réseaux sociaux ont commenté un article réaliste mais qui devrait nous amener à réfléchir aux coûts de nos systèmes de santé. Dans le BMJ du 10 juillet 2019, le titre est « New drugs: where did we go wrong and what can we do better? ». Cet article est signé par des experts allemands de l’Institute for Quality and Efficiency in Health Care, Cologne (IQWIG en allemand). Il s’agit de l’agence similaire à la Haute autorité de santé en France. Leurs positions sont très courageuses, car ils expliquent les dérives de l’évaluation des médicaments dans la plupart des pays développés. Je ne vois pas le NEJM accepter un tel pamphlet… qui fait du bien.
Les régulateurs ont adopté l’adage « Un accès rapide aux nouveaux médicaments est un bénéfice pour les patients« . La nouveauté et l’innovation créeraient des médicaments meilleurs que ceux qui existent !
Leurs données sur les 216 médicaments évalués entre 2011 et 2017 en Allemagne sont :
- 54 (25 %) avaient un bénéfice ajouté majeur (21) ou considérable (33) ;
- 35 (16 %) avaient un bénéfice mineur (19) ou non quantifiable (16) ;
- 125 n’avaient aucune preuve d’un bénéfice ajouté ;
- et 2 avaient moins de bénéfice !
Des exemples sont donnés dans l’article.
La figure 2, reprise de l’article, est simple mais inquiétante