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Faudrait-il rétracter plus de 500 000 articles par an, voire plus ? Une communauté scientifique informée et endormie ?

Points clés
  • Chaque année 2 à 3 000 000 d'articles sont publiés, dont la moitié sont embellis ou faux,
  • Il y a moins de 1 000 rétractations chaque année !
  • Cherchez l’erreur !

C’est un constat simple qui permettrait de nettoyer la littérature scientifique :

  • Environ 3 000 000 articles seraient publiés par an dans des revues anglo-saxonnes à comité de Poubellelecture, selon le rapport STM 2018. Il s'agit du segment STM : Sciences Techniques Médecine, donc sans les Sciences Humaines et Sociales ?
  • Au moins la moitié de ce qui est publié est faux ! Cette opinion est basée sur de multiples sources :

— En 2018, Glasziou et Chalmers ont estimé que 85 % des recherches biomédicales étaient un gaspillage ; ils reprenaient une hypothèse de 1994 proposée par D Altman ; il y a un congrès sur ce gaspillage… le prochain en février 2020 à Berlin.

— Des études de réplication ont montré que refaire à l’identique des recherches publiés dans des revues à forte notoriété était difficile : Amgen a refait 6 articles (11 %) sur les 53 sélectionnés ; en biologie Bayer a répliqué 25 % d’articles ; en psychologie, ce sont 25 % des 100 études qui ont été répliquées à l’identique ; 50 % des études animales ne servent à rien ; un rapport de 70 biologistes anglais a estimé que 70 % des recherches n’étaient pas reproductibles ; une enquête auprès de 1700 chercheurs va dans le même sens ; pour 30 % des essais randomisés publiés, le critère principal de jugement n'est pas celui du protocole ; arrêtons d’évoquer le « Repligate » qui consiste à dire que ceux qui répliquent des publications sont de mauvais chercheurs, sans idées et sans argent….

— Ce qui fait que R Horton, rédacteur en chef du Lancet a écrit : « la moitié de ce qui est publié est faux »

Attention, non reproductibilité ne veut pas obligatoirement dire « Fraude »…

  • Si vous consultez la base de RetractionWatch, il y a 20 000 rétractations depuis les années 1960s, et il est estimé que 600 à 800 articles sont rétractés chaque année, principalement pour erreur honnête ou fraude.

Comment s’en sortir ? La proposition de D Fanelli est logique quand il propose une année vertueuse : tous les chercheurs seraient appelés à proposer de rétracter leurs articles dont ils ne sont pas sûrs, sans donner de raison….

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5 commentaires

  • Merci d’oser dire que le roi est nu (ou à moitié).
    Mais attention : les coupables ne sont pas les chercheurs, mais les institutions qui les emploient. Quant aux éditeurs, ils sont complices. Et les administrations sont aux abonnés absents.
    Autrement dit, on ne résoudra pas le problème sans une énorme mobilisation politique à l’échelle mondiale pouvant déboucher sur un gigantesque programme de réforme systémique de la science.
    La difficulté est qu’un pays qui se risquerait, seul, à ne plus laisser publier que des travaux utiles, valides et reproduits, disparaîtrait ipso facto du monde scientifique.
    Pierre Rimbaud
    PS. Connait-on le nombre annuel de souris honteusement exterminées dans le monde pour, en majorité, ne satisfaire qu’un cursus académique ?

    Répondre
  • Merci pour votre commentaire
    Evident, ce n’est pas un problème de chercheurs, c’est une culture et surtout un système. Merci de le rappeler
    Il y a beaucoup de données sur les souris inutilement ‘sacrifiées’, mais quel nombre ?
    Cordialement
    Hervé Maisonneuve

    Répondre
  • Je suis troublè par l’affirmation que ce n’est pas sa faute si le chercheur fraude, c’est la faute de institutions qui ne sont pas assez sévère. Il est évident que les excès de vitesse sont de la faute de la police qui ne sévit pas assez, la fraude fiscale de celle de l’inspection des impots. Quelle hypocrisie. Le fraudeur fraude et en est directement et seul responsable de sa fraude. Personne ne force personne à frauder. Dire que c’est l’appel du fric ou des honneurs pour excuser la fraude est obscène.

    Répondre
  • En réponse à N. Moore
    Il ne s’agit ici pas de fraude. Ce serait trop beau si seuls les fraudeurs publiaient des inepties.
    La vérité est qu’ils sont très minoritaires dans l’océan d’imbécillités publiées, de travaux méthodologiquement invalides, de conclusions erronées par « wishfull thinking », imprudence ou intérêt, de résultats accidentels jamais confirmés.
    Réduire ces incompétences et biais en tous genres à de la fraude délibérée serait une méconnaissance de la triste réalité scientifique. Il n’empêche que les fraudeurs eux-mêmes sont incités à leur délit par le même système qui honore le volume et le spectaculaire, qui conditionne les carrières à la production de travaux quelle que soit leur utilité, qui finance les unités de recherche et enrichit les éditeurs à mesure de l’inflation éditoriale.
    Pierre Rimbaud

    Répondre
  • @ Pierre Rimbaud
    « La difficulté est qu’un pays qui se risquerait, seul, à ne plus laisser publier que des travaux utiles, valides et reproduits, disparaîtrait ipso facto du monde scientifique »
    Sans nier la difficulté de changer les pratiques et institutions dans un contexte où l’activité de recherche est si internationale, je pense que ce genre d’arguments est contre-productif.
    à titre d’exemples, des universités aux Pays Bas se mobilisent pour changer le système d’évaluation. Il y a de la marge d’action, si on veut bien s’en donner les moyens. Initiatives à suivre.
    https://scienceintransition.nl/en/nieuws/netherlands-develop-new-approach-to-recognising-and-rewarding-academics
    https://www.nature.com/news/fewer-numbers-better-science-1.20858

    Répondre

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