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Rigidité cadavérique (8/10) : une culture cassée… mais comment la restaurer ?

Points clés

Rigor mortisSuite au billet du 19 août 2019 "Quatre croyances erronées qui font obstacle à des recherches plus fiables", j'ai proposé d'analyser ce livre de Richard Harris, journaliste scientifique qui vit à Washington.

Le chapitre 8 explique comment la science a changé depuis Charles Darwin, avec la pression générale et la compétition. Ensuite, il explique la vie des doctorants et des post-docs aux USA… beaucoup de boulot pour des salaires minables et peu d'élus ! Sans un article dans Science, Cell ou Nature, pas de carrière ! Il faut une revue avec un facteur d'impact d'au moins 9, voire 14 pour exister ! Il y a des témoignages de prix Nobel, de V Kiermer qui était chez Nature de 2010 à 2015 (chez Plos en 2019). Randy Schekman (prix nobel 2013 de Physiologie/Médecine) a décrit la tyrannie du facteur d'impact, créé eLife en demandant ne jamais avoir de facteur d'impact… mais il a été calculé (7 ou 8) contre son avis. Il a quitté sa position de rédacteur en chef début 2019, donnant sa vision dans un dernier éditorial. Il a répondu à Harris sur le facteur d'impact : les doyens comptent les haricots et aiment les nombres simples. Il explique qu'une partie de la non-reproductibilité des publications est causée par les bidouillages des auteurs pour publier dans des revues prestigieuses.

La fraude n'est pas la cause majeure de non-reproductibilité. Ensuite Harris explique le rôle de RetractionWatch et que les rétractations sont dûes à des bricolages plutôt qu'à des fraudes. Beaucoup de publications permettent d'avoir une ligne dans un CV avant de couler dans les profondeurs de Medline. R Harris donne encore des exemples de chercheurs vertueux qui ont rétracté eux-mêmes leurs articles (Weinberg, MIT, a rétracté un article cité plus de 500 fois). R Harris cite aussi les observations de Martinson, qui propose de parler de pratiques préjudiciables à la recherche plutôt que de pratiques douteuses en recherche.

La sélection naturelle de mauvaise science, observée par tous les chercheurs, est un problème de système, de culture, car les chercheurs honnêtes sont poussés à dériver un peu puis beaucoup… sans réellement frauder ou fabriquer des données.. Ce sont tous ces petits arrangements avec la science. Un chercheur n'est pas évalué sur la qualité de son travail mais sur sa capacité à ramener de l'argent pour l'institution.

R Harris cite un mouvement créé en 2014 'Rescuing Biomedical Research', avec H Varmus, E Zerhouni et bien d'autres. Le site est intéressant, mais le bilan probablement pas à la hauteur des espoirs. Vous aurez de bonnes références sur ce site.

Les 10 chapitres ont pour titre :

  1. La bombe de Begley (billet du 6 septembre 2019)
  2. C’est dur, même dans les bons jours (billet du 13 septembre 2019)
  3. Un seau d’eau froide (billet du 20 septembre 2019)
  4. Trompé par des souris (billet du 27 septembre 2019)
  5. Croire l’incroyable (billet du 4 octobre 2019)
  6. Sauter aux conclusions (billet du 11 octobre 2019)
  7. Montrez vos données (billet du 18 octobre 2019)
  8. Une culture cassée (billet du 28 octobre 2019)
  9. Le challenge de la médecine de précision (billet du 8 novembre 2019)
  10. La recherche sur la recherche (billet du 15 novembre 2019)

 

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