Il s’agit d’un article du numéro de Noël du BMJ de décembre 2019, accompagné d’un éditorial. Les femmes sont prudentes dans le vocabulaire quand elles publient leurs recherche, alors que les hommes n’hésitent pas à ajouter des qualitatifs de ‘nouveau’, ‘unique’, ‘prometteur’, ‘favorable’, ‘robuste’, ‘excellent’, etc… Article commenté par le Washington Post, et d’autres journaux, dont Le Monde. Nous avons présenté le numéro de Noël dans le billet du 26 décembre.
J’ai traduit les messages clés des auteurs de l’article :
Qu’est-ce qui était connu sur ce sujet ?
- Les femmes demeurent sous-représentées dans les facultés de médecine et de sciences de la vie. Les femmes gagnent également des salaires inférieurs, reçoivent moins de subventions de recherche et reçoivent moins de citations que leurs collègues masculins.
- L’un des mécanismes qui peuvent contribuer à ces écarts entre les sexes est la façon dans laquelle les femmes font la promotion de leurs réalisations en recherche par rapport aux hommes.
- Pourtant, il n’existe pas de preuves systématiques des différences dans la façon dont les hommes et les femmes présentent les résultats de leurs recherches dans le domaine des sciences de la vie universitaires. Il est potentiellement important d’identifier les différences entre les sexes dans la façon dont la recherche est présentée, étant donné que la productivité visible de la recherche est essentielle au progrès de la carrière dans les sciences de la vie et la médecine, ce qui influe sur les décisions d’embauche, de promotion, de rémunération et de financement.
Qu’apporte ces études ?
- Cette étude examine les différences entre les sexes dans la formulation positive des résultats de recherche (c’est-à-dire l’utilisation de mots tels que « nouveau », « excellent », etc.) et analyse 101 720 articles de recherche publiés entre 2002 et 2017 dans des revues cliniques indexées dans PubMed, ainsi que plus de 6,2 millions d’articles généraux en sciences de la vie.
- Les articles dont le premier et le dernier auteurs étaient tous deux des femmes étaient, en moyenne, 12,3 % moins susceptibles d’utiliser des termes positifs pour décrire les résultats de la recherche que les articles dont le premier et/ou le dernier auteur était un homme. La différence de présentation positive selon le sexe était la plus marquée dans les revues cliniques à impact élevé, les femmes étant 21,4 % moins susceptibles de présenter une recherche positive. La présentation positive a été associée, en moyenne, à des citations subséquentes plus élevées de 9,4 % et à des citations plus élevées de 13,0 % dans les revues cliniques à impact élevé. Ces résultats sont demeurés constants même après la prise en compte de la revue, du facteur d’impact de la revue, du domaine d’étude scientifique et de l’année de publication.
- Les articles cliniques impliquant au moins un premier ou dernier auteur masculin étaient plus susceptibles de présenter les résultats de la recherche de façon positive dans les titres et les résumés que les articles dont le premier et le dernier auteurs étaient des femmes, en particulier dans les revues à plus fort impact. La présentation positive des résultats de la recherche a été associée à des citations plus élevées en aval.
2 commentaires
A mes yeux (exaspérés) tous ces qualificatifs emphatiques et abusifs ne SURvalorisent pas les publications, ils les DEvalorisent.
Leur détestable inflation ne fait que s’aggraver, et je ne suis pas sûr que les femmes parviendront à nous en débarrasser… avant de s’y convertir elles aussi ?
Le mal est malheureusement plus profond : les publications sont désormais des produits, qui se vendent sur un marché, avec des techniques promotionnelles.
Merci pour votre commentaire et bien d’accord
Un article a une valeur marchande et ceci a très bien été expliqué dans le livre d’un professeur de finances australien
Publish or Perish
Perceived Benefits versus Unintended Consequences
Imad A. Moosa, Professor of Finance, Royal Melbourne Institute of Technology (RMIT), Australia
https://www.e-elgar.com/shop/publish-or-perish