La soirée de remise des prix éditoriaux du SPEPS (Syndicat de la Presse et de l'Edition des Professions de Santé) a récompensé des articles de revues françaises en novembre 2019. Il s'agissait de la 20ème édition de ce prix, et 131 articles étaient en compétition pour 14 prix. Les résultats sont sur le site, avec accès libre aux articles primés. Vous pouvez télécharger la plaquette reprenant tous les nominés et primés.
Je remercie le SPEPS pour avoir primé comme meilleur éditorial la revue Médecine. Il s'agit d'un éditorial qui m' a été commandé pour commenter une bonne revue générale sur l'absence de risques sanitaires du glyphosate, par Ph Casassus. Dans cet éditorial, j'ai évoqué plusieurs situations montrant que les croyances l'emportaient parfois sur les connaissances. J'ai pris comme exemples la triste affaire des implants mammaires en silicone : des tribunaux ont attribué, sans aucune preuve scientifique, des dédommagements à des femmes… et l'entreprise Dow Corning a fait faillite… quelques années plus tard, l'innocuité de ces implants a été reconnue ; autres exemple triste : les supposés liens entre vaccin ROR et autimse, basés sur une fraude scientifique.. Nous sommes dans la démocratie des crédules de G Bronner que je cite : « Celui qui vit dans des démocraties stables dont la liberté et la sécurité sont garanties, paraît chercher la façon dont il pourrait enfin être victime de quelque chose…Ce doute permet d’offrir à tous un statut de victimes, le plus souvent des puissants fomentant un complot contre la vérité.»
Je remercie le comité de rédaction de Médecine, Yves Le Noc, rédacteur en chef, et Gilles Cahn, président des éditions John Libbey Eurotext
4 commentaires
Bonjour,
dans votre éditorial, vous dites : « chez les paysans français, l’incidence des cancers est inférieure à celle de la population générale », mais l’étude que vous citez en référence conclut elle « Overall cancer incidence did not differ between the cohort and the general population » https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28709062. Si je ne m’abuse, c’est la mortalité globale par cancer qui est plus faible chez les agriculteurs, pas l’incidence.
Bonjour,
merci pour votre vigilance. Je viens de relire et vous avez raison. Toutes ces données sont difficiles à interpréter, avec des augmentations et des baisses selon les cancers. Il faut surveiller.
La phrase que vous copiez est exacte et évoque l’incidence.
C’est effectivement la mortalité globale qui est plus faible.
BRAVO pour votre perspicacité. Comme tous, je fais des erreurs qui traduisent des opinions probablement.
Cordialement
Bonjour Hervé,
Merci pour cette prise de position claire. Traiter la question du glyphosate sous l’angle de la croyance est pertinent. Pour autant la question des croyances, autour desquelles se fédèrent des groupes de populations, n’épuise pas le sujet.
Dans le cas du glyphosate, il me semble que la question sociale mérite tout autant l’attention que la question médicale. L’usage du glyphosate n’est-il pas le symbole d’un modèle de développement de nos sociétés désormais massivement contesté ? D’une action délétère de l’homme sur le reste du vivant ? Si l’on répondait par l’affirmative, on pourrait alors soutenir l’exactitude de l’affirmation selon laquelle le glyphosate est « nocif pour l’homme ».
Mais pas pour les raisons annoncées…
Merci à Abopin pour ce commentaire et bien d’accord. Je suis tout à fait d’accord pour diminuer, voire interdire les pesticides (lesquels ? tous J) en respectant les métiers qui en dépendent et aussi les perturbateurs endocriniens… Mais je n’aime pas certains arguments qui font croire que toute est nocif pour la santé, sans avoir de preuves. On vous raconte principe de précaution mais alors commençons par interdire alcool, tabac, sucre, sel tous plus dangereux….