Il s’agit de la seconde édition augmentée d’un ouvrage de 144 pages écrit par JG D’angelo, associate professor of chemistry, at Alfred University (New York, USA). Le titre « Ethics in Science » est accompagné d’un sous-titre « Ethical misconduct in scientific research ». Le livre est très pratique avec des cas, des exemples dans des disciplines STM. C'est un livre sur les mauvaises pratiques en science et ce n’est pas un livre sur la fraude (invention ou falsification de données, et plagiat). La falsification ou la fabrication de données sont impossibles à détecter par le peer review. Les concepts d’éthique, de morale, d’intégrité, de déontologie sont difficiles à séparer car tous ces concepts ont des liens. Est-ce que l’intégrité, les mauvaises pratiques sont une partie de l’éthique ? Les définitions d’éthique proposées sont : 1) A system of moral principles, 2) The rules of conduct recognized in respect to a particular class of human actions or a particular group, culture,etc…
Le premier chapitre est une excellente introduction car ce sont une dizaine de cas qui sont présentés avec les mêmes questionnements What is it? Why does it happen? How is it caught? Voici deux exemples de cas discutés :
- A researcher is studying the behavior and training/conditioning of dogs, monitoring their reaction to a particular stimulus. Of the 13 dogs in the study, 9 have the predicted reaction, while 4 do not. The researcher only reports the 9 showing the predicted reaction and makes no mention of the other 4 (page 7).
- A researcher repeats an experiment found in a paper from 1892 and submits it for publication to a high profile journal, without referencing the original paper (page 12).
D’autres cas concernent les omissions de données, les questions de paternité des articles, les conflits d’intérêts, les violations pendant le peer-review, la confidentialité, les données ‘empruntées’. Le dernier chapitre décrit 15 cas connus de mauvaises conduites suivis de questions, sans les réponses de l’auteur. Pour exemple : l’affaire Baltimore, le cas des vaccins avec ROR et autisme, le Vioxx, les 'italian earhtquake scientists', et d’autres cas moins connus.
Les autres chapitres apportent des réflexions sur le peer review, les risques liés aux mauvaises pratiques, l’éthique de l’industrie pharmaceutique, et les relations entre la science et le public. La discussion sur la science et le public montre tous les biais, les mauvaises pratiques dans ce domaine. Il rappelle clairement que des données scientifiques ne devraient être communiquées au public qu’après validation par la communauté scientifique ! Le chapitre sur la 'responsible conduct of research' concerne les recherches animales et humaines. Il est très documenté à partir de toutes les déclarations faites depuis la seconde guerre mondiale. Il renvoie à des textbooks dont il donne les sommaires. Certains thèmes sont peu abordés, que ce soit le harcèlement (est-ce une mauvaise conduite ou pire), ou toutes les manipulations d’images en biologie. Le rôle des réseaux sociaux comme lanceurs d’alerte, souvent anonymes, mériterait discussion.
Il est très intéressant de constater que les publications ont un rôle important dans la mise en évidence des mauvaises pratiques, et sont aussi sources de mauvaises pratiques (par le peer review). Ces comportements sont en général la conséquence de la course à la publication, appelée Publish Or Perish, ou plutôt Publish And Perish. Les promotions des chercheurs, les allocations de ressources ont comme critère d’évaluation le volume, et non pas la qualité des publications.
Cet ouvrage s’adresse à ceux qui veulent enseigner l’intégrité surtout, avec des réflexions sur l’éthique de la science. Les cas sont une excellente base pour des formations interactives, car tous ces exemples amènent à controverses. L’ouvrage concerne surtout les mauvaises conduites, et "Ethics in Science" devrait être le sous-titre…
Un commentaire
Bonjour,
Juste une petite remarque rapide sur une faute de frappe je suppose : « italian earhtquacke scientists »
J’imagine que cela doit bien être ‘earthquake’ plutôt ?