Trop souvent je rencontre des internes qui écrivent leur article (thèse..) en français pour ensuite faire traduire… Comme la plupart des rédacteurs, je suggère d'écrire en anglais immédiatement et de faire corriger par un anglophone. C'est la meilleure façon d'apprendre et de progresser. Il y a des arguments pour cela :
- regardez cette vidéo de 4 minutes 28 secondes et vous serez convaincu ; il s'agit d'une vidéo dans le domaine du management, par un professeur affilié HEC 'Pourquoi on pense mieux dans une langue étrangère ?"; si vous travaillez dans une langue qui n'est pas votre langue maternelle, vous réfléchissez mieux et votre pensée est plus concise ; certains biais disparaissent et les propos sont bien présentés, avec des données ; la langue étrangère vous freine et vous fait prendre de la distance ; nous utilisons le système 2 plutôt que le système 1 (rappelez-vous le prix Nobel d'économie de Daniel Kahneman) ; vous aurez l'exemple classique du tramway dans la vidéo ;
- vous connaissez les termes techniques en vous inspirant des articles du domaine, et souvent mieux que le traducteur ;
- des logiciels de plus en plus performants vous aident grandement ;
- la relecture par un anglophone est indispensable, au mieux par un expert qui connait le domaine et travaille avec votre hôpital, institution, laboratoire, etc.. c'est ce que je fais le plus souvent possible ; en deuxième intention, des sociétés virtuelles sont nombreuses et de bonne qualité.
- l'autre erreur, c'est faire traduite pas le/la prof d'anglais de vos enfants… qui ne connait ni la médecine ni les revues scientifiques… et cette erreur est fréquente !
Je remercie Alain Beaupin qui m'a transmis cette vidéo
Un commentaire
Bonjour Hervé,
Je ne sais pas si vous vous rappelez de moi, nous nous sommes vus il y a déjà quelques années à une présentation d’un système linguistique organisée à l’Université de Besançon par Dominique Vuitton.
Je suis avec intérêt votre blog, je suis souvent sidérée de voir les choses qui passent inaperçues et sans commentaire de la communauté scientifique!
Je suis bien contente de vous voir mettre l’accent sur la petite comptine de lavage de mains. Figurez-vous que je l’ai vue, je l’ai traduite en Français (à ma manière!) et je l’ai « mise en service » à la maison avec mes enfants et je dois dire que je note une nette amélioration de la qualité du lavage de mains depuis! Cela pourrait faire l’objet d’une campagne d’information dans les écoles primaires, par exemple, je suis sûr qu’il y aurait des gains en termes de taux d’infection avec la gastroentérite aiguë!
Merci pour le travail que vous faites, et au plaisir de se revoir à un autre événement médico-linguistique un jour.
Fiona Ecarnot
Service de Cardiologie
CHU Besançon