Est-ce que toutes les situations d’auteurs de courtoisie sont semblables ? Dans certains cas, la prise en otage, c’est plus difficile à accepter. Cela s’appelle la pratiques des mains sales ! Ce concept de mains sales existe en politique, dans des domaines juridiques. C’est expliqué sur wikipedia anglais ‘dirty hands‘. De nombreuses explications pour des situations rencontrées en politique quand des actions immorales sont faites, justifiées car une contrainte existe….
Il existe des jargons pour qualifier les auteurs ajoutés alors qu’ils n’ont rien fait, avec quelques subtilités : honorary authorship, guest authorship, gift authorship, gratuitous authorship, prestige authorship, courtesy authorship. C’est très fréquent et des données existent : « plus de 50 % des auteurs ajouteraient sans problème des auteurs sur les articles, plus de 50 % ont été auteurs de complaisance (courtoisie, cadeau, .. c’est à dire qu’ils n’ont rien fait..) d’articles, et plus de 50 % se plaignent de ne pas avoir eu le rang attendu dans la liste des auteurs, etc… »
Dans un article de Research Ethics (2018) dont le titre est ‘Hostage authorship and the problem of dirty hands‘, deux suédois (département de philosophie, et centre d’éthique en santé) distinguent des situations différentes pour ce concept :
- Ajouter un auteur car cela va faciliter l’acceptation de l’article (auteur connu du comité de rédaction par exemple) ;
- Ajouter un auteur car il augmentera la visibilité et l’impact de l’article (les rédacteurs de la revue gagnent aussi car les citations augmentent) ;
- Le renvoi d’ascenseur : j’ajoute ton nom sur mon article, et tu ajoutes le mien sur tes articles ;
- Ajouter un auteur car, avec son CV, il pourra aider dans les demandent de ressources aux financeurs ;
- Faire une faveur à un collègue qui a besoin d’articles pour une promotion de carrière ;
- Ajouter un collègue pour lui faire plaisir, sans aucune raison ;
- ‘Coerced authorship’ : ajout d’un collègue qui fait pression alors qu’il n’a aucune légitimité d’être parmi les auteurs, par exemple le chef du laboratoire ;
- L’otage : le chercheur ne peut pas faire ou continuer ses recherches sans mettre un collègue comme auteur ; par exemple, un chercheur a besoin d’une technique brevetée, ou d’utiliser brièvement une salle d’un collègue ; la mise à disposition de cette salle n’est acquise que si le collègue a son nom sur les publications (normalement, ce devrait être un remerciement).
Pour les auteurs de cet article, la situation 8 est totalement illégitime, et la plus grave. ETONNANT !!!
Les situations 1 à 6 seraient moins graves d’après les auteurs de cet article ! A vous de juger ! Je ne suis pas d’accord.
4 commentaires
M Maisonneuve, vous vous étonnez ainsi : « Par exemple l’IHU de Marseille applique cette pratique des mains sales : quand un chercheur rejoint l’IHU, a priori, aucune publication ne sort sans le nom du chef !!! »
Étonnant assurément …mais : les scientifiques rejoignant l’IHU sont-ils au courant de cette pratique AVANT de rejoindre l’IHU ? Ils pourraient l’être par la rumeur publique, par des collègues, voire en être averti de façon informelle lors de leur embauche ?
Et une justification pourrait être donnée qui mettrait en avant la mise en valeur de l’effort collectif de l’établissement à charge ensuite pour le patron de répartir équitablement les ressources générées par cette réputation artificiellement gonflée.
?
J’ai proposé à une personne de figurer comme co-auteur pour les raisons 1, 2 et 4 ; avec la vague bonne raison que cette personne avait eu une contribution intellectuelle importante, en amont, sur la méthode utilisée. Bon, la personne a refusé, n’ayant pas contribué à l’étude elle-même, et si le papier a été refusé, il l’aurait sans doute été de doute façon 😉
Et il y a encore bien pire mais Mr Raoult connait bien : Le fait que ceux qui ont recruté, inclus, récupéré les échantillons ou données d’un travail ne figurent pas sur la publication … Exemple : doi: 10.1086/514664 … Aucun des médecins qui ont participé à cette compétition et encore moins celui qui a adressé les prélevements à notre star marseillaise ne figure sur la publication … C’est pas la classe ?
Les mains sales pour le Raoult et sa bande d’incapables et d’escrocs bas de gamme de sa crémerie ? C’est une plaisanterie. Tout est sale et à vomir chez cette bande de fientes, C’est un scandale.