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COVID-19 : les pétitions, utiles pour des questionnements éthiques, sont dangereuses si elles évaluent des positions scientifiques

Points clés

L'éditorial de JPA Ioannidis mis en ligne le 26 octobre 2020 dans le BMJ a pour titre "Scientific petitions and open letters in the era of covid-19" contient un message fort : "Le comptage des votes est une méthode d'inférence scientifique erronée". Bien d'accord ! Il liste des biais des pétitions qui ont été faites sur la transmission du virus, les risques chez l'enfant, etc…  Voici des raisons pour refuser ce type de pétition :

  • Invoquer l'autorité des signataires est fallacieux, d'autant plus que certains experts signent en dehors de leurs domaines de Douste Blacompétence ;
  • Les connaissances ne peuvent que rarement être résumées en quelques 'bullet points' ; un consensus forcé ou une simplification excessive sont dangereux :
  • Des données existent montrant que des signataires ne lisent pas les pétitions, ou les lisent après avoir signé ;
  • Des contraintes peuvent exister, par exemple des juniors dont l'avenir dépend de séniors ;
  • La pétition crée une fausse certitude, alors que la science est incertitude et avance à son rythme ;
  • Des pétitions peuvent causer des dommages à la science, par exemple avec ceux qui dénient l'efficacité des vaccins ;
  • Des pétitions peuvent s'inscrire dans une idéologie politique, et être utilisées lors d'oppositions tranchées ;
  • Les conflits d'intérêts des signataires ne sont pas listés…

Je me suis permis de publier une lettre pour signaler ce que j'ai vu en France…  Il est certain que la pétition de début avril en faveur de l'hydroxychloroquine était scandaleuse, et ce n'est pas un avis a posteriori de ma part. Le titre "Traitement Covid-19: ne perdons plus de temps !", avec 580 000 signatures. Pour information, et pour rigoler jaune, je vous rappelle les experts qui ont
lancé ce torchon :

  • Pr. Philippe Douste-Blazy, Professeur de santé publique et d’épidémiologie, ancien Ministre de la Santé,
  • Pr. Christian Perronne, Chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Raymond Poincaré de Garches,
  • Dr. Michèle Barzach, ancienne Ministre de la Santé,
  • Pr. Isabelle Bourgault Villada, Professeur de dermatologie à l’hôpital Ambroise Paré,
  • Pr. François Bricaire, ancien Chef du service de maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Membre de l’Académie de Médecine,
  • Pr. Marc Gentilini, Professeur de parasitologie, de santé publique et de clinique des maladies infectieuses, Membre de l’Académie de Médecine,
  • Pr. Olivier Goulet, Professeur de pédiatrie de l’hôpital Necker,
  • Pr. Jacques Marescaux, Président Fondateur de l’IRCAD, Membre de l’Académie de Médecine,
  • Pr. Catherine Neuwirth, Professeur de microbiologie au CHU de Dijon,
  • Dr. Patrick Pelloux, Président de l’Association des médecins urgentistes de France,
  • Pr. Paul Trouillas, Professeur de neurologie au CHU de Lyon,
  • Dr. Martine Wonner, psychiatre, députée LREM du Bas Rhin.
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2 commentaires

  • Un grand merci pour ce rappel… grossièrement ignoré par tous.
    Votre collection de merdes, fils ou filles de merdes nommés simplement par copinage dans des institutions de corruption, en raison de joyeux ancêtres foireux, péteux, véreux, merdeux illustre l’immensité de la bêtise humaine…
    La bêtise humaine est insondable et le ministère de la dite santé,et l’académie des fiottes soi-disant de médecine dépassent un tel niveau de bêtises simplement graveleuses, que l’on en reste rouge de colère.

    Répondre
  • Cher ami
    Merci pour ce billet. Pétitions et sondages sont dangereux pour la science… Mais votre liste est erronée ou incomplète. Voici ce qui était paru le 5 avril (https://www.lefigaro.fr/vox/societe/chloroquine-l-appel-de-trois-grands-noms-de-la-sante-en-faveur-des-preconisations-du-pr-raoult-20200405). Les signataires étaient Jean-Luc Harousseau, ancien président de l’HAS, Dominique Maraninchi et Fabien Calvo, anciens président et directeur scientifique de l’INCa, respectivement, auxquels s’ajoutait l’inénarrable Douste-Blazy fils, tous professeurs émérites (c’est-à-dire à la retraite).
    Je retranscris ci-dessous ce que j’écrivais, parmi d’autres choses, en avril dernier (Robert J. Ah ! J’ai vu, j’ai vu… Innov Ther Oncol 2020 ; 6 : 47-49. doi : 10.1684/ito.2020.0204) :
    «J’ai aussi été frappé par ce quarteron de professeurs en retraite qui est venu, comme d’autres comités à qui on n’avait rien demandé, préconiser la mise à disposition de l’hydroxychloroquine à tous les patients, sans attendre les résultats des essais thérapeutiques. « Ne perdons plus de temps »… surtout pour dire des sottises ! Voilà des retraités qui, du temps où ils étaient actifs, ont montré la plus grande rigueur dans la conception et la mise en place des essais cliniques et qui, l’âge venant, pour ne pas se faire oublier sans doute, brûlent leur toge et leur blouse blanche en public. La vieillesse est un naufrage…»
    Je n’ai pas un mot à retirer.
    Bien cordialement
    JR

    Répondre

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