Cet article de décembre 2020 dans RIPR est intéressant car il apporte des arguments à l’hypothèse que les méconduites en recherche ne surviennent pas n’importe où, et que former à l’intégrité scientifique n’est pas toujours la meilleure façon de lutter contre les inconduites. Ce sont des hypothèses car les études auprès des référents intégrité scientifique (RIS) sont difficiles à faire.
Un chercheur en Californie a enquêté auprès de 62 RIS de l’association américaine des universités et 31 ont répondu, dont 28 avaient observé des cas de méconduites, et 24 ont rempli le questionnaire. Environ la moitié des RIS ont dit avoir observé des cas de méconduites dans un environnement où au moins 9 des 10 bonnes pratiques proposées étaient déficientes. Il y a des données intéressantes sur la présence de bonnes pratiques dans ces cas de méconduites : transparence (19 %), bonne compréhension des statistiques (42 %), possibilité de poser des questions sur les pratiques (24 %), présence d’un bon manager (30 % environ), etc… la seule bonne pratique au delà de 50 % était qu’une ou plusieurs personnes avaient été formées à la conduite responsable de la recherche.
Cet article a des limites nombreuses, donc à prendre avec réserves. Cet article a des annexes utiles avec l’enquête, et de bonnes réflexions dans la discussion. Peut-on imaginer qu’il existe des lieux de recherche où des méconduites ont peu de probabilité d’être observées ? OUI, et ce sont les équipes qui ont de bonnes pratiques…. et la présence d’un chercheur formé à la conduite responsable en recherche n’est pas un gage de bonnes pratiques.
Ces observations confortent les résultats du projet SOPs4 RI qui explique les 9 thèmes de l’intégrité de la recherche… à relire. L’intégrité, ce n’est pas former, c’est savoir bien travailler. Est-ce généralisable hors des USA ? Probable ?