Cette revue systématique publiée le 9 décembre 2020 dans le BMJ est de très bonne qualité. Elle apporte des arguments indiscutables à toutes sortes de discussions essayant de montrer que les conflits d’intérêts sont anodins. La qualité de cette revue est impressionnante : une bonne équipe de chercheurs, un enregistrement du protocole, une recherche d’études en cours, une double lecture des articles (avec GRADE), … Finalement, une inclusion de 21 études (publiées entre 1998 et 2019) ayant analysé 106 recommandations de pratique clinique, 1809 rapports de comités scientifiques, 340 prises de positions/opinions, et 497 revues de littérature dites narratives. Les 21 études ont été bien sélectionnées à partir de 9973 documents identifiés dans des bases documentaires. Très important : pour 11 des 21 de ces études, les auteurs ont eu accès à des données non publiées ! Le peer review ouvert est agréable avec des remarques des relecteurs sur 13 pages et une réponse des auteurs sur 14 pages. Il y a 36 pages de suppléments….
Les conclusions sont nombreuses, et tout y est, y compris des méta-analyses, les conflits d’intérêts financiers et non-financiers, etc… Il y a les risques relatifs, les intervalles de confiance, etc… Si les conclusions sont robustes pour les liens financiers, elles sont moins solides pour les liens non-financiers. Voici la conclusion : ‘We interpret our findings to indicate that financial conflicts of interest are associated with favourable recommendations of drugs and devices in clinical guidelines, advisory committee reports, opinion pieces, and narrative reviews. Limitations of this review were risk of confounding in the included studies and the statistical imprecision of individual analyses of each document type. It is not certain whether non-financial conflicts of interest influence recommendations.’
Le BMJ a une bonne collection d’articles sur le thème : ‘Commercial influence in health‘