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Peut-on survivre au désordre de l’information médicale ? Cette course à la publi est délétère

Points clés

Nous pensons que tous les professionnels de santé impliqués dans la prise de décision médicale devraient posséder des compétences de base en matière d’évaluation critique et savoir quelles sources d’information sont susceptibles d’être exactes et pertinentes. Comme Glasziou et al. l’ont déclaré, « un clinicien du 21ème siècle qui ne peut pas lire une étude de manière critique est aussi peu préparé que celui qui ne peut pas prendre la tension ou examiner le système cardiovasculaire ». Cet analphabétisme est courant et les cliniciens nourrissent donc des attentes irréalistes à l’égard de la médecine.

ejciIl s’agit de la traduction du début de la partie ‘Moving forward’ de cet article de 2017 (Eur J Clin Investigation) qui est toujours d’actualité et pour combien de temps ? Il met en évidence ce que nous connaissons en constatant qu’il faudrait agir. JPA Ioannidis et coll se laissent aller à quelques opinions… néanmoins basées sur des faits. Il y a 60 références bien choisies.

Premier constat : plus de 1 million environ de nouveaux articles sont ajoutés chaque année dans PubMed (qui contient 32 millions d’articles en 2021). La plupart de ces informations sont fausses ou inutiles : combien sont fausses ? Au moins 50 % pour certains ! Combien sont inutiles ? Bien plus…. Tout ceci contribue à la mauvaise qualité des données médicales, donc à surmédicalisation, sous médicalisation, mauvaise utilisation, effets indésirables, etc…. Il y a 4 problèmes :

  1. Une grande partie de la recherche médicale publiée n’est pas fiable ou l’est de manière incertaine, n’offre aucun avantage aux patients ou n’est pas utile aux décideurs. Beaucoup de références dans l’article permettent de s’assurer de cette réalité.
  2. La plupart des professionnels de la santé ne sont pas conscients de ce problème. Certains ne savent pas reconnaître si un essai est randomisé ou non… et des comités de rédaction de revues ne sont pas toujours mieux éduqués.
  3. Même s’ils sont conscients de ce problème, la plupart des professionnels de la santé n’ont pas les compétences nécessaires pour évaluer la fiabilité et l’utilité des preuves médicales. Le problème vient des formations peu critiques. La formation à la lecture critique est peu répandue, ou quand elle existe elle est parfois mal faite.
  4. Les patients et les familles manquent souvent de preuves médicales pertinentes et précises et de conseils avisés au moment de la prise de décision médicale.

Cette situation semble admise par notre communauté qui est assez passive. C’est assez déprimant et la pandémie n’a fait que conforter ces opinions. Pour changer, l’article explique qu’il faut tous y contribuer et pas seulement les professionnels de santé car journalistes, politiques, décideurs, citoyens avertis et malades sont concernés.

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4 commentaires

  • Cher Hervé
    Pour les cliniciens qui ne souhaitent pas prendre le temps de lire la littérature à la source, et ne disposeraient pas des compétences suffisantes pour distinguer les bons articles des autres, il existe une solution. En France, en soins primaires, nous disposons d’une revue mensuelle « financée par les abonnés, sans publicité ni subvention, sans sponsor ni actionnaire » d’une fiabilité reconnue. Tu l’aura reconnue, c’est Prescrire. Et pour aller dans le sens de tes souhaits que je partage, cette revue s’y inscrit pleinement.
    Amitiés.

    Répondre
  • Bonjour
    je vous remercie pour cette référence très intéressante. Il est normal de se questionner sur la ‘productivité’ de JPA car ‘publier trop d’articles’ est inquiétant, même si tout semble de qualité…. Il faut douter de tout. MERCI

    Cdlmt

    Répondre
  • je reprendrais une citation d’Henri Poincaré: « douter de tout ou tout croire, ce sont deux solutions également commodes, qui l’une et l’autre nous dispensent de réfléchir ».

    Répondre

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