Nous avons plusieurs fois attiré l’attention sur ces publications chinoises en transplantation utilisant des organes prélevés chez des prisonniers... Quelles positions pouvons nous avoir vis-à-vis d’une certaine science chinoise ? C’est The Guardian (30 juin 2021) qui a détaillé une situation qui a provoqué par la démission du rédacteur en chef des Annals of Human Genetics. Le Pr D Curtis, Institut de génétique de University College of London, n’a pas accepté que Wiley s’oppose à la publication d’une lettre questionnant la science en Chine et proposant un boycott des manuscrits des chercheurs chinois. Cette lettre a été ensuite refusée par The Lancet, le BMJ, et le JAMA. Les intérêts des revues sont trop importants pour se mettre à dos les chercheurs chinois. Les revues prestigieuses ont des rédacteurs basés en Chine : faut-il les mettre en danger ?
La lettre « China — Is it time to consider a boycott? » est factuelle en citant les 3 problèmes majeurs : ‘Mass DNA collection — Forced birth control, sterilisations, and abortions — Harvesting of organs from detainees‘. Elle est signée par 3 auteurs en plus de D Curtis : ‘Among us, we number the former Editor-in-Chief oftheAnnals of Human Genetics(DC), the immediate past President of theInternational Societyof Psychiatric Genetics(TGS) and the Chair of the Section on Psychological Consequences of Persecutionand Torture of theWorld Psychiatric Association(TW) writing on behalf of the Section‘. La lettre expose très bien tous les problèmes. Les chercheurs chinois sont bons, mais certains doivent appliquer des règles bafouant les principes éthiques de nos sociétés…
Faut-il boycotter certaines recherches comme la transplantation d’organes… ?? La question est complexe : est-ce que les revues auraient dû boycotter les recherches COVID-19 provenant de chercheurs chinois ? Pas réellement possible. Par exemple, comment vérifier les consentements des malades chinois inclus dans des essais thérapeutiques ? L’absence de consentement des malades est-elle un motif de refus des publications ? Oui, dans nos sociétés.
Il n’y aura jamais de positions communes des revues sur ces questions qui mélangent éthique et politique. La plupart des chercheurs chinois sont probablement honnêtes. Ils contribuent aussi à l’avancement de la science.
Remerciements à Thomas Kesteman.