Il existe de nombreuses données sur les disparité hommes / femmes en science et en médecine en particulier. La littérature est très fournie, et nous avons publié quelques billets sur ce thème. Les données sont objectives, peu discutables, mais rien ne change vraiment. Rappelons ces données sur les 115 comités d’experts COVID-19 avec une présence masculine étonnante.
Cet article de JAMA Open en juillet 2021 a pour titre : ‘Gender Disparity in Citations in High-Impact Journal Articles’. J’ai choisi de traduire quelques parties d’une recherche sur plus de 5000 articles publiés entre 2015 et 2018 par Annals of Internal Medicine, BMJ, JAMA, JAMA Internal Medicine et NEJM (4 revues américaines et une britannique).
Premier paragraphe de l’introduction (en enlevant les références) : Les femmes en médecine universitaire sont confrontées à une multitude de défis professionnels. Bien que les femmes soient de plus en plus nombreuses à entrer dans ce domaine, elles sont moins susceptibles d’être reconnues en tant qu’expertes et leaders, car elles sont moins nombreuses à prendre la parole lors de conférences médicales nationales ou de séances plénières, à recevoir des prix prestigieux, à être promues professeurs titulaires ou à occuper des postes de direction. Les femmes sont moins susceptibles d’être les auteurs de travaux de recherche originaux, d’éditoriaux invités et de commentaires dans les principales revues, en particulier en tant que premier auteur, ce qui peut être le résultat des nombreux obstacles auxquels les femmes sont confrontées en médecine universitaire. Il est également possible que lorsque les femmes réussissent dans leurs recherches, elles reçoivent moins de reconnaissance pour celles-ci.
Paragraphe résultats du résumé : Parmi les 5554 articles, les femmes en ont écrit 1975 (35,6 %) en tant que premier auteur et 1273 sur 4940 (25,8 %) en tant qu’auteur sénior. Les articles de recherche originaux écrits par des femmes en tant que premiers auteurs avaient moins de citations médianes (intervalle interquartile) que les articles écrits par des hommes en tant que premiers auteurs (36 [17-82] citations versus 54 [22-141] citations ; P < 0,001) et auteurs séniors (37 [17-93] citations versus 51 [20-128] citations ; P < 0,001). Les articles rédigés par des femmes en tant qu’auteurs principaux et séniors avaient environ deux fois moins de citations médianes (intervalle interquartile) que ceux rédigés par des hommes en tant qu’auteurs principaux et séniors (33 [15-68] citations contre 59 [23-149] citations ; P < 0,001). Les différences de citations ont persisté au cours de chaque année de l’étude et étaient moins prononcées parmi les articles de commentaires.
Et la conclusion : Dans cette étude, les articles rédigés par des femmes dans des revues médicales à fort impact étaient moins cités que ceux rédigés par des hommes, en particulier lorsque les femmes écrivaient ensemble en tant que premiers auteurs et auteurs séniors. Cette recherche apporte un éclairage important et nouveau sur le problème de l’équité entre les sexes en médecine universitaire. Non seulement les femmes sont moins susceptibles d’être publiées en tant que premiers auteurs ou auteurs seniors dans les revues médicales à fort impact, mais lorsqu’elles le sont, leurs publications sont moins fréquemment citées par leurs pairs. Ces résultats suggèrent que certaines des disparités observées entre les sexes en médecine universitaire ne seront pas résolues par une formation et un recrutement supplémentaires de femmes. Nous devons plutôt veiller à ce que les femmes en médecine universitaire bénéficient d’un terrain de jeu équitable qui valorise et promeut également leurs succès.
Un bon éditorial accompagne cet article. Un message de cet édito : Assurer une équité en médecine, c’est viser l’excellence.
Avec cet article et l’édito, vous disposez des principales références sur le sujet.