Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Faut-il compliquer les résumés pour qu’ils soient plus cités ? Ou diminuer la lisibilité pour paraître intelligents ?

Points clés

informatricsIl s’agit d’un travail d’une chercheuse allemande publié en février 2022 dans Journal of Informetrics. La base est Web of Science, et ce sont des disciplines récentes. Il ne s’agit ni de biologie, ni de médecin et encore moins de sciences sociales. J’ai traduit le résumé en français et ajouté quelques informations :

Cette étude examine comment la lisibilité des discours scientifiques évolue dans le temps et dans quelle mesure la lisibilité peut expliquer l’impact scientifique en termes de nombre de citations. Elle se base sur des ensembles de données représentatifs de 135 502 résumés d’articles de recherche académique portant sur douze technologies de maturité différente (artificial intelligence (AI), big data, Robotics, Internet of Things (IoT), virtual reality (VR), cloud computing, blockchain, edge computing, autonomous driving, wireless body area networks (WBANs), smart contracts, and digital twin). En utilisant trois mesures différentes de la lisibilité (the Flesch-Kincaid grade level (FKG), the Simple Measure of Gobbledygook (SMOG), and the Automated Readability Index (ARI)), on constate que le langage des résumés est devenu plus complexe au fil du temps. Dans toutes les technologies, les textes moins faciles à lire sont plus susceptibles de recevoir au moins une citation, tandis que les effets sont plus prononcés pour les courants de recherche comparativement immatures. Parmi les discours plus matures ou plus importants, les résumés des 10 % et 1 % des articles les plus souvent cités sont nettement moins lisibles. Il reste à savoir dans quelle mesure la lisibilité influence réellement les citations futures et dans quelle mesure cette relation est causale. Si la lisibilité influence effectivement les citations, les résultats impliquent que les scientifiques sont incités à réduire (artificiellement) la lisibilité de leurs résumés afin de signaler la qualité et la compétence aux lecteurs – à la fois pour être remarqués et pour attirer davantage de citations. Cela peut signifier un dilemme de prisonnier dans la rédaction de résumés académiques, où les auteurs compliquent intentionnellement mais inutilement la manière dont ils communiquent leur travail.

Ces données confortent d’autres données sur la lisibilité en science, et sont cohérentes avec d’autres domaines. Il est observé en général que le style, les mots sont de plus en plus complexes avec le temps.

Merci à TheMetaNews.

Partagez cet article sur les réseaux:
Facebook
Twitter
Pinterest
LinkedIn

2 commentaires

  • Oui, la rédaction des résumés est un problème sérieux. D’autant plus que la multiplication exponentielle des publications contraint à devoir trier parmi nos lectures en s’appuyant sur cette information.
    D’une certaine manière, une rédaction trop souvent absconse ou dénuée de la moindre information utile renseigne sur la valeur des rédacteurs et donne un aperçu sur l’intention des auteurs de contribuer à l’avancée des savoirs.
    Mais la pire des tromperies repose à mon avis sur la rédaction des titres, volontiers publicitaire, parfois ne reflétant en rien le travail effectué, titrant sans vergogne : « Efficacité de… » pour une étude montrant l’absence d’efficacité (ou « Tolérance de »… pour une étude mettant en évidence des effets indésirables), et plus souvent encore laissant croire à des résultats cliniques pour des travaux effectués, sans l’alerter explicitement, chez l’animal… voire in vitro !

    Répondre
  • Je partage pleinement le point de vue de Pierre Rimbaud sur la rédaction des titres. Il était déconseillé, quand j’ai appris le métier de chercheur, d’utiliser comme titre ou sous-titre une phrase avec un verbe, décrivant le contenu de l’article ou de la section, et quasiment interdit d’annoncer les résultats à l’avance. C’est exactement l’inverse maintenant. Les éditeurs réclament une phrase annonçant les résultats en guise de titre (j’en ai fait l’expérience récemment) : dans ces conditions, certains auteurs ne se privent pas de faire une phrase qui en dit bien plus que ce que contient leur article…

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles populaires

Archives mensuelles

Suivez-nous

Newsletter

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle

Tags

Vous pourriez aussi aimer