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Les disparités de genre et de race parmi les auteurs des revues prestigieuses contribuent aux disparités dans les recrutements académiques

Points clés

racial journalCette supposition est basée sur des analyses de deux revues américaines, JAMA et NEJM sur 30 ans. Cet article de mars 2022 est intitulé ‘The Under-representation and Stagnation of Female, Black, and Hispanic Authorship in the Journal of the American Medical Association and the New England Journal of Medicine‘. Il a été publié dans Journal of Racial and Ethnic Health Disparities. Je ne connaissais pas cette revue hybride de Springer qui a bientôt 10 ans avec un facteur d’impact de 2,2. L’APC est de 3200 US $ pour être en accès libre. Le comité de rédaction est américain, et la lecture des sommaires confirme qu’il n’y a que des recherches bien ciblées pour la ligne éditoriale.

Les auteurs sont américains, anglais, canadiens. Les méthodes ne sont pas suffisamment explicites dans l’article, notamment pour la détermination du sexe des auteurs (base de 40 000 noms), et de la race… mais ils ont fait au mieux, car c’est difficile. Il y a beaucoup de données dans les figures, et ils ont analysé les premiers et derniers auteurs de 461 136 articles de recherches. Voici une traduction d’un extrait du résumé : ‘Nous avons constaté que les femmes restent sous-représentées comme auteurs de recherche dans le JAMA (à son apogée, 38,1 % des articles avaient une femme comme premier auteur en 2011) et le NEJM (avec un pic de 28,2 % en 2002). Le taux d’augmentation est si lent qu’il faudra plus d’un siècle aux deux revues pour atteindre la parité hommes-femmes. Les chercheurs noirs et hispaniques sont également restés sous-représentés en tant que premiers et derniers auteurs dans les deux revues, même en utilisant le meilleur scénario. Leur présence en tant qu’auteurs stagne depuis trois décennies, malgré l’attention portée aux inégalités structurelles dans le milieu universitaire médical.’

En bref, les premiers et derniers auteurs des articles de recherche des revues médicales américaines sont des mâles blancs, et cela n’a pas changé depuis 30 ans. Le JAMA fait mieux que le NEJM car il a plus de femmes. Pour atteindre la parité des sexes, il faudra 74 ans pour le JAMA et 725 ans pour le NEJM ! La sous-représentation des noirs et hispaniques est impressionnante en regardant les figures de l’article.

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2 commentaires

  • les relecteurs d’articles n’échappent pas au préjugés, moi même qui me targue de ne pas être raciste j’avais bcp de réserves il y un 20aine d’années sur les articles d’origine chinoise souvent très faibles sur le plan méthodologiques et que j’avais tendance à mettre dans le même panier. aujourd’hui je serais bien en peine d’avoir la même attitude tant les progrès sont nets.
    en tant qu’auteur j’ai aussi été victimes de préjugés, notamment de professeurs français (relecteurs d’une revue française…) qui avaient beaucoup de mal à admettre que j’en savais plus long qu’eux sur un sujet de leur spécialité, ou d’un éditeur anglais qui pensait (à demi mot) qu’en tant que français j’avais probablement inventé une partie de mes données et qui refusait de faire lire mon article par ses reviewers

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  • Je crois personnellement qu’il ne faut pas tout mélanger… Les disparités de genre et d’ethnie sont la conséquence des disparités socio-économiques. Mais au lieu de travailler à les réduire, les Anglo-Saxons préfèrent s’autoflageller et refusent de reconnaître que les soins et les études restent, aux États-Unis, inaccessibles aux plus pauvres… Qu’ils commencent par instituer une sécurité sociale comme les grands pays d’Europe avant de se morfondre et de publier des journaux comme ce Journal of Racial and Ethnic Health Disparities.
    Je voudrais bien savoir comment les auteurs de l’article ont fait pour identifier le genre, la nationalité et la couleur de la peau des auteurs d’un article pris au hasard, publié dans Nature Communications en 2019 : doi: 10.1038/s41467-019-10877-8. Et il y en a des milliers comme ça !
    Pour répondre à notre collègue Romain Forestier : que diable ! Ce n’est pas être raciste que de dire que l’industrie chinoise des papermills produit une quantité épouvantable de mauvais articles parmi lesquels émergent quelques fleurs, parfois. Nous en voyons passer des tombereaux au Bulletin du Cancer. Les grands éditeurs jouent un jeu dangereux en publiant tout et n’importe quoi dans des revues prédatrices : voyez Biomedicine & Pharmacotherapy, publié par Elsevier. La plupart des articles viennent de Chine, d’Iran, de Turquie, du Qatar… Est-ce raciste de dire que ces pays n’ont pas atteint le niveau de formation des élites scientifiques nécessaire à la production scientifique ? Le JAMA et le NEJM sont-ils prêts à publier « de façon équitable » les papiers venus de ces pays ?

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