Suite au billet d’hier sur le colloque Ofis du 9 juin 2022, je reprends quelques impressions. Toutes les vidéos sont accessibles sans restriction.
Que penser de la parole scientifique dans les médias, en particulier les médias sociaux ? Les revues scientifiques de sociétés savantes n’ont plus le monopole de la diffusion de la science. Le monde a changé et évolue très vite. De nombreux collègues n’ont pas vu venir deux courants : la place des réseaux sociaux pour diffuser la science et ces nouveaux éditeurs entrant dans un marché pour proposer des revues payantes qui acceptent presque tout et publient en moins d’un moins, avec une évaluation légère.
La session a été animée par Michel Dubois. Chaine de médiation de la pratique au grand public : quels rôles pour les réseaux sociaux ? Est-ce que des scientifiques les utilisent pour échapper à des filtrages ? Y-a-t-il une responsabilité des journalistes auxquels une inculture est reprochée. La place du journaliste scientifique a bougé avec la pandémie : sera-t-elle durable ? Il existe aussi des désinformations institutionnelles.
M Dubois a donné des informations préliminaires sur une enquête Covethos avec 2135 réponses parmi 10 758 salariés du Cnrs. Le rapport est prévu en septembre 2022 : 62 % considèrent que la pandémie a permis de prendre conscience des règles et valeurs de l’Intégrité Scientifique, 78 % considèrent que les réseaux sociaux participent à la désinformation mais ne peuvent être régulés, et 53 % des scientifiques peuvent communiquer dans leurs compétences, mais pas en dehors, et ils ne doivent pas exprimer leurs opinions.
Dominique Costagliola, Inserm a témoigné sur son expérience de twitter car en janvier 2020, elle avait 200/300 suiveurs et discutait son expérience du VIH. Ce jour, elle a près de 27 000 suiveurs. Sur la crise COVID, elle a fait des interventions sur les traitements, dont la première étude de l’IHU de Marseille. Elle reconnait avoir eu de bons contacts avec les journalistes de la presse écrite, qui font un bon travail. Avec les journalistes TV, il faut répondre vite à toute question, même en dehors de votre compétence. Elle était naïve et de bonne foi. En communiquant sur Twitter, elle a été surprise par les injures, les menaces… que l’on reçoit (grossophobe, hystérique.. ). Comment déclarer ses liens d’intérêts surtout dans une interview de 2 minutes ? Elle a été attaquée sur son intégrité scientifique, et cible d’attaques répétées… ce qui est difficile à accepter. Perquisition du parquet financier chez elle !!! Conseil : ne jamais répondre à chaud. Le torrent de boue a commencé après le grand prix Inserm.
Victor Garcia, journaliste à l’Express, écrit depuis 5 ans sur la science. Ces sujets sont devenus importants depuis la pandémie. Les articles scientifiques, même techniques, ont eu beaucoup d’audience. Twitter est pratique pour les journalistes, avec un format limité. Il y a aussi Facebook et LinkedIn mais qui servent moins. Il suit les scientifiques sur Twitter, regarde ce qu’ils disent, s’ils parlent sur un sujet qu’ils connaissent bien. Il regarde les interactions entre chercheur sur Twitter., et fait confiance aux scientifiques qui restent dans leur domaine. La polémique sur HCQ a été un point de départ sur éthique et intégrité. Ses articles ont bien fonctionné en terme d’audience, par exemple des sites de préprints, la relecture par les pairs, la notoriété des revues. Ce sont des articles qui n’airaient pas été publiés avant la pandémie. Dans ses articles, il a parlé de CPP, RIPH, ANSM… impossible avant la pandémie. Les réseaux sociaux sont un espace à investir pour les chercheurs.
Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à Bichat. Echanges sur RS avec le public, et des questions peu claires. Espace d’échange déconnecté de l’hôpital. Liberté sur la façon de communiquer sur les RS, sans le filtre des médias habituels. On peut faire passer des messages avec les journalistes de la presse écrite, mais pas avec les télés. Information parfois plus fournie sur twitter que sur les télés. Il y a beaucoup de journalistes sur les RS. Il existe des zones de non droit, exemptes de communication scientifique ou institutionnelle. Le temps doit être géré car cela prend du temps.. addiction sur les RS. Injection à parler et se positionner sur tout : il faut savoir garder sa prise de parole comme rare et limitée. C’est aussi un espace d’attaque sans filtre.
Un commentaire
Merci Hervé
Je ne sais pas s’il faut en rire ou en pleurer…
Donc en juin 2022, l’OFIS organise…un colloque ? Et créé un compte Twitter ?!?!
A la veille de la nomination du bras droit d’Al Capone à Marseille, l’urgence était donc de créer un compte Twitter et d’organiser une sauterie…
C’est une blague…
Est ce que quelqu’un les a mis devant leur inutilité et leur nullité ?
Leur silence mortifère depuis plus de 2 ans est complice du plus grand scandale medicoscientifique français, et d’état. Scandale qui a provoqué la mort de milliers de malades. Et ces gens devisent tranquillement dans un amphithéâtre…c’est une honte