Je n’aurai pas acheté ce livre s’il ne m’avait pas été offert, et c’est une erreur. J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce livre sur la bioéthique, et j’ai beaucoup appris. Il est facile à lire car bien conçu. L’objectif du livre est de proposer un état des lieux après 40 ans de fonctionnement du CCNE (Comité consultatif national d’éthique). J’ai commencé par les annexes : la liste des 279 membres du CCNE, et la liste des 140 avis numérotés de 1984 à 2022. Une dizaine d’avis autour de la pandémie à SARS-CoV-2 n’ont pas été numérotés (mystère). Dans ce livre, il y a 31 contributeurs prestigieux et c’est un critère de qualité.
Les titres des six parties sont informatifs :
- Pourquoi le président de la République a-t-il créé le CCNE en 1983 ?
- Le CCNE : organisation et place dans l’écosystème éthique « Une éthique dans la Cité »
- Quels principes éthiques, hier et aujourd’hui ?
- Deux thèmes permanents de la réflexion : génétique et numérique ?
- De l’éthique au droit
- Des questions éthiques pour demain ?
Tout m’a intéressé, et donner un avis bref n’est pas suffisant. Le chapitre sur les ERER (espaces de réflexion éthique régionaux) m’a fait découvrir ce maillage de représentants des régions. Les 15 ERER sont réunis dans une association, la CNERER (Conférence nationale des ERER) qui a des contacts importants avec le CCNE. Les états généraux de la bioéthique en 2018 ont permis à 21 000 participants de collaborer à l’un des 271 évènements réalisés en 3,5 mois sur tout le territoire.
Les courants de pensée au sein du CCNE
Le chapitre 8 est très original avec des témoignages et échanges de membres du CCNE appartenant à des courants de pensée. Trente deux personnes ont siégé ou siège eu titre de courant de pensée, mais sans représenter une communauté : 25 pour des courants de pensée religieux (catholique, protestant, juif, musulman) dont 8 avec un statut religieux (prêtre, pasteur, rabbin, mais jamais imam). Ce chapitre reprend un table ronde sur la problématique des courants de pensée : bonne lecture +++ L’apport des principales familles philosophiques et spirituelles a permis aussi d’évoquer le doute, l’incertitude.
Et la génétique !
Le chapitre sur la génétique balaye 40 ans de réflexions avec des avancées majeures. En page 202 : ‘Quarante ans de révolutions génomiques nous enseignent sur les lendemains qui nous attendent. L’essor de la médecine génomique et plus encore des connaissances sur la manière dont notre génome interagit avec son environnement, l’épigénétique, consolidera une nouvelle médecine aux dimensions préventives plus marquées grâce à nos connaissance des risques de l’exposome‘ .. ‘ Si le contexte des connaissances va changer, les fondements éthiques posés au cours des quarante dernières années, les valeurs essentielles que le CCNE réaffirme d’un avis à l’autre vont rester‘.
Tellement de thèmes passionnants
Je ne saurais citer tous ces aspects bien décrits sur les sciences et technologies du numérique, les futurs de la procréation avec le futur de l’utérus (incroyable), la pandémies COVID-19, et tous les aspects de la santé humaine et de l’environnement, du développement durable…
Le CCNE reste un espace de réflexion important, tourné vers l’avenir.
PS : Je remercie Pierre-Henri Duée