Il s’agit d’une news du 20 juillet dans Nature qui décrit les différentes possibilités pour manipuler les citations, en augmentant leur nombre dans les articles.
L’art de la citation est une pratique d’auteurs ancienne et connue
Nous avons souvent décrit ces pratiques d’auteurs qui sont nombreuses. Mais la news de Nature apporte des informations sur d’autres pratiques, probablement utilisées par des sociétés commerciales, des paper mills, etc….
En médecine, nombreuses sont les pratiques de citations qui nuisent au bon développement de la science. Le mésusage des citations peut construire des dogmes qui seront plus tard démontés. Ce sont environ 25 % des références qui ne contiennent pas les données attendues, etc…. en 2019, j’ai posté cinq billets sur ce sujet. Il existe des cartels de rédacteurs qui manipulent ainsi les facteurs d’impact.
Un marché noir pour vendre de fausses références
Des observations ont été documentées et c’est un preprint de février 2024 sur arXiv qui évoque les manipulations de Google Scholar. Des chercheurs achèteraient des citations à leurs propres travaux pour améliorer leurs indicateurs d’évaluation. Voici le résumé traduit en français : Les citations sont largement prises en compte dans l’évaluation des scientifiques. Les scientifiques peuvent donc être incités à gonfler leur nombre de citations. Alors que la littérature antérieure a examiné les auto-citations et les cartels de citations, on ne sait toujours pas si les scientifiques peuvent acheter des citations. Nous compilons ici un ensemble de données d’environ 1,6 million de profils sur Google Scholar afin d’examiner les cas de fraude à la citation sur la plateforme. Nous interrogeons des professeurs d’universités de premier plan et confirmons que Google Scholar est largement utilisé pour évaluer les scientifiques. Intrigués par un service d’optimisation des citations que nous avons découvert au cours de notre enquête, nous avons contacté ce service en nous faisant passer pour un auteur fictif et nous avons réussi à acheter 50 citations. Ces résultats prouvent de manière concluante que les citations peuvent être achetées en masse et soulignent la nécessité d’aller au-delà du nombre de citations.
La news de Nature décrit bien de nombreuses pratiques. Ce sont des paper mills qui peuvent ajouter des citations dans des articles qui vont être publiés… Il faut donner un peu d’argent, soit de 300 (50 citations) à 500 USD (100 citations) pour avoir des citations à votre article et augmenter votre notoriété dans Google Scholar. D’autres exemples, comme le faux compte Google Scholar du chat Larry qui a été très cité. De nombreuses hypothèses de manipulations. Je rejoins Cyrille Labbé qui a été interrogé sur deux points : ‘Labbé isn’t convinced by the survey’s claim that Google Scholar is widely used to obtain researchers’ citation metrics.’ et ‘The pressure for publication and citation is detrimental to the behaviour of scientists‘.
Un faux compte avant et après ajout de citations
Voir image ci-dessous
