Les femmes quittent la science plus tôt que les hommes
Le titre de ce billet reprend l’information principale, obtenue sur de grands effectifs et en ajoutant que les femmes quittent la science plus tôt que les hommes.
C’est une news dans Nature qui commente un énorme article… travail impressionnant avec pour titre : Quantifying attrition in science: a cohort-based, longitudinal study of scientists in 38 OECD countries. Il s’agit d’un article publié en accès ouvert le 23 août 2024 dans la revue ‘Higher Education’ (Springer). Les deux auteurs signent avec des affiliations de Pologne, Allemagne et USA. Commenter le PDF de 29 pages avec des iconographies intéressantes (par disciplines scientifiques) est délicat. Les cohortes sont de 142 776 chercheurs (2000) et 232 843 (2010). L’article montre beaucoup de variations entre les disciplines.
Je reprends une illustration faite pour la news de Nature et je traduits le résumé qui n’est pas très informatif sur les résultats, mais explique bien le travail :
Dans cet article, nous étudions comment les membres de la communauté scientifique quittent la science académique et comment l’attrition (définie comme le fait de cesser de publier) diffère entre les sexes, les disciplines académiques et au fil du temps. Notre approche est longitudinale et basée sur une cohorte : Nous suivons les scientifiques, hommes et femmes, dans le temps et quantifions le phénomène traditionnellement appelé « quitter la science ». En utilisant les métadonnées de publication de Scopus – une base de données bibliométrique mondiale de publications et de citations – nous suivons les détails de la carrière de publication des scientifiques de 38 pays de l’OCDE qui ont commencé à publier en 2000 (N = 142 776) et en 2010 (N = 232 843). Notre étude se limite à 16 disciplines STEMM (science, technologie, ingénierie, mathématiques et médecine) et nous suivons la production scientifique individuelle des deux cohortes jusqu’en 2022. Nous utilisons l’analyse de survie pour comparer l’attrition des hommes et des femmes scientifiques. Avec plus de femmes dans les sciences et plus de femmes au sein des cohortes, l’attrition devient de moins en moins sexuée. Outre les changements agrégés au niveau de toutes les disciplines STEMM, des changements très nuancés ont été constatés au niveau des disciplines et au fil du temps. L’attrition dans les sciences n’a pas la même signification pour les hommes et pour les femmes selon la discipline ; en outre, elle n’a pas la même signification pour les scientifiques des différentes cohortes entrant dans la main-d’œuvre scientifique. Enfin, des ensembles de données bibliométriques globales ont été testés dans le cadre de la présente étude, ce qui ouvre de nouvelles possibilités d’explorer les différences entre les sexes et les disciplines en matière d’attrition.