Dans un billet du 1 novembre 2024, RetractionWatch (RW) relate la scandaleuse rétractation d’un article émettant l’hypothèse que l’hydroxychloroquine (HCQ) aurait provoqué des décès pendants la pandémie COVID.
Estimation : entre 6 300 et 19 300 morts dus à l’HCQ en 2022 sur 6 pays
J’ai présenté ce bon travail d’une équipe lyonnaise qui a été submergée par les complotistes habituels qui défendent l’HCQ et autre pitreries pour traiter la COVID-19. Ils sont actifs et passent leur temps à agresser plutôt qu’accepter un débat académique contradictoire. Cette hypothèse est très plausible et beaucoup de données existent sur les risques de l’HCQ. Ces complotistes ont menacé la revue qui a plié. Je vous suggère de lire le billet de RW qui est très documenté. Félicitons Ellie Kincaid pour ce travail. Et déjà les complotistes ont prévu de réagir sur le billet de RW… soyons vigilants et commentez ce billet ++++
Bonne description des dysfonctionnements par RW
Le billet est long et factuel. Il revient sur les divers épisodes qui ont mené à une rétractation mal argumentée. Que nous confirme ce billet RW :
- Les articles du Progrès de Lyon, de l’Express, du Monde et de Ouest France ont été cités
- La plupart des correspondances de la revue ont été signées par Adam Fraser au nom de la rédactrice en chef, Danyelle Townsed… une délégation surprenante, compte tenu que l’un est à Londres et l’autre à Charleston (USA) ; questionnée c’est un porte parole Elsevier qui a répondu en lieu et place de la rédactrice en chef !
- J’ai décrit les dérives de la revue Biomedicine & Pharmacotherapy, revue mercantile de complaisance qui semble gérée bizarrement, et qui a publié l’article mis en cause (17 000 décès HCQ)
- Toutes les correspondances des auteurs sont disponibles à partir de liens de ce billet RW : c’est très informatif, et cela met en évidence le piètre niveau des complotistes.
- Il y a aussi le lien à la lettre de mise en demeure de la revue par les complotistes, lien sur un site complotiste qui fait appel aux dons ! Les chefs sont C Perronne et X Azalbert !
- La directrice de l’intégrité de Elsevier n’a pas voulu se mouiller… peur des complotistes ?
- Il y a le lien à la revue prédatrice (groupe Fortune) qui a publié l’article des complotistes…
PS : Le Point du 27 octobre 2024 a évoqué les pratiques de X Azalbert et collègues : Les complotistes antivax français préparent un juteux business au Brésil
Note du 6 novembre 2024 : Bonnes explications du billet de RetractionWatch dans une vidéo de La Tronche en biais COVID – Les morts du protocole Raoult [Retracted?] – YouTube
6 commentaires
Ne faudrait-il pas attaquer en justice les négativistes pour mise en danger de la vie d’autrui ?
La mise en danger de la vie d’autrui est réelle. Il faut des efforts, du temps, voire un peu d’argent pour attaquer, mais c’est épuisant…
Merci pour cette suggestion
Je pense qu’il faut une sacrée dose d’inconscience pour continuer à traiter de « complotistes » ou de » négativistes » de vrais scientifiques qui n’ont fait que leur travail en dénonçant une étude totalement frauduleuse, qui utilise une formule mathématique qui est fausse, à partir de laquelle on produit un résultat voulu à l’avancement introduisant des paramètres qui ont été contestés avec des arguments solides; assez solides pour qu’au bout de 8 mois, la revue ait pris sa décision, tant elle avait reçu de critiques.
Vous croyez vraiment qu’une revue invaliderait un article sur la seule base d’un « harcèlement » de charlatans, comme vous le prétendez?
Vous suggérez de porter plainte? chiche; cela serait délectable
maintenant si vous me prouvez la validité de la formule mathématique base de tout le travaille,je reconnaitrai mon erreur; en attendant bon travail
Quant à la plainte, rassurez-vous, il y en a en cours; comme il a été impossible de débattre avec les auteurs de ce torchon, qu’il ait lieu devant la justice, pourquoi pas ?
Le mécanisme par lequel l’HCQ a pu provoquer une telle quantité de décès me semble néanmoins rester mystérieux. Quelle incidence précise de troubles cardiaques fatals a t-on documentée dans les covid de gravité comparable recevant ou non de l’HCQ ? A t-on identifié d’autres causes de mortalité spécifique attribuables à l’HCQ ? Je n’ai pas trouvé dans la littérature de réponse vraiment valide à ces interrogations.
Observe t-on une telle hécatombe chez les malades non-covid traités par HCQ ? La pharmacovigilance de l’HCQ pré-covid a t-elle été si déficiente et ses producteurs si scandaleusement coupables comme pour le benfluorex ? Un fois encore, les informations dans ce domaine me paraissent peu claires.
Il faut assurément prévenir et punir les malversations professionnelles. Mais sans être complotiste ou négationniste (« négativiste » ?), ne peut-on garder un esprit critique et interpréter les faits d’une manière plus scientifique, afin d’en retirer des savoirs utiles ?
La seule chose vraiment sûre est qu’il est contraire à toute éthique d’utiliser des médicaments en dehors des règles de leur prescription, sauf dans un cadre expérimental extrêmement prudent et explicitement autorisé. La « liberté de prescription » est justement sur la sellette en ce moment, et il est heureux que le législateur s’en préoccupe enfin. Il me parait déplorable que des représentants totalement irresponsables de la profession médicale persistent justement à la revendiquer à cor et à cris.
Votre questionnement est sensé
Consultez la base de données vigiaccess et vous constaterez la quantité d’effets indésirables possiblement liés à la prise de HCQ sur une période de 50 ans…
Tous ces gens qui délirent sur la mortalité de ce produit ne sont pas dignes d’être appelés scientifiques, ce sont des colporteurs, ou des missionnaires d’une cause peu avouable.
Vous pourrez comparer par ailleurs sur cette même base de données les effets indésirables qui ressortent des injections anti-covid sur une période 3 ans; pas besoin d’être docteur en quoi que ce soit pour faire la comparaison
Vous parlez de l’éthique sut l’utilisation de médicaments en dehors des règles, j’espère que vous avez suivi avec intérêt le scandale de l’utilisation du remdésivir comme supposé traitement anti-covid en 2020;un produit inefficace, qui a produit des effets nocif sur le foie; reconnu inefficace pr l’OMS à l’été 2020 et que notre cher gouvernement, avec notre fric, avait acheté pour 1 milliards d’euro
oui, il est temps que le législateur se préoccupe enfin de ces gens perclus de conflits d’intérêts, qui n’ont que trop porté préjudice à la santé publique et à la science.
Bonjour,
Je vois que vous n’avez toujours pas digéré la rétractation de cette étude qui fait honte à la science, et qui a été utilisée à des fins non scientifiques.
Vous en rajoutez une louche en croyant produire un nouvel argumentaire en vous référant à l’article de RetractationWatch qui ne produit aucun argument scientifique nouveau, mais qui se contente de relater une succession de faits sur la façon dont les évènements se sont déroulés pour aboutir à cette rétractation , en ne citant par ailleurs que le seul point de vue des auteurs, alors que ceux-ci ont été sollicités à plusieurs reprises pour débattre sur leur travail avec certaines de leurs critiques bien avant la publication de cet article lorsqu’il était à l’état de préprint.
Un groupe de chercheurs s’était regroupé pour solliciter une entrevue avec le Président de l’Université de Lyon, réclamant un débat, qui leur a été refusé; en l’occurence votre accusation de refus de débat contradictoire est assez scandaleuse.
J’aurais aimé que RW en fasse mention, mais comme je l’ai dit, cet article ne défend qu’un seul point de vue.
Il est comique que les « honnêtes chercheurs » aient précisément choisi de soumettre leur travail à une revue que vous qualifiez de »mercantile de complaisance ».
On pourra concéder effectivement, que la réponse de la revue est quelque peu embarrassée, on le serait à moins, quand on reçoit autant de » lettres de préoccupation »,il leur a fallu boire la tasse avant de se décider, et trouver le bon tempo pour s’extirper de cette nasse n’a pas dû être sans douleur.
Pour la rendre moins amère, ils ont précisé qu’il n’y avait pas de fraude visible ;l’admettre les aurait mis dans une posture encore plus intenable.Pourtant celle-ci est bien flagrante, je pense que la justice saura le reconnaître.
Je vous avais déjà longuement écrit suite à votre sortie du mois de septembre quand vous avez voulu défendre « d’honnêtes chercheurs » subissant le harcèlement de charlatans « complotistes « ; point n’est besoin d’y revenir: vous n’avez pas pas eu un seul argument pertinent pour me contredire sur le fait que cette étude était nulle et non avenue à partir du moment où elle reposait sur une formule mathématique FAUSSE.
Je trouve singulièrement puéril que vous puissiez imaginer qu’une revue scientifique puisse prendre une décision de rétractation suite à la pression de charlatans » complotistes », sans argument.
Vous parlez de menaces de leur part; j’aimerais savoir comment une petite cohorte de personnes, qui plus est, censée être hors du « consensus scientifique » aurait une telle capacité offensive contre « d’honnêtes chercheurs » et des éditeurs de revues scientifiques.
S’obstiner à parler de complotisme et de pitreries quand on ose s’attaquer à l’imposture scientifique ne fait que camoufler le vide qui recouvre vos écrits désespérés pour défendre l’indéfendable.
Denis Rotillon
Maître de conférence en mathématiques, retraité.