Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

La rétractation rocambolesque de l’article estimant que l’HCQ a tué des malades : ne laissons pas les complotistes nous menacer

Points clés

lega retractionJ’ai présenté en janvier 2024 cet article estimant que l’hydroxychloroquine (HCQ) avait causé la mort de 17 000 personnes sur 6 pays de mars à juillet 2020.

Un article honnête reconnaissant ses limites

J’ai apprécié cet article qui donnait une estimation, un range (6 à 19 000), et surtout n’incluait pas les données non hospitalières !!! Les auteurs étaient très honnêtes, admettaient les limites BRAVO. Un commentaire à mon billet venait de Jacques Robert : ‘J’ai peur des réactions des personnes mal intentionnées qui trouveront les quelques failles de l’article…’  C’était prémonitoire car les personnes mal intentionnées ont harcelé la revue, menacé les rédacteurs, mandaté un cabinet d’avocat, etc…  Ils ont de l’argent, des moyens pour suivre les inepties du druide des calanques ‘Nous n’avons pas besoin de données probantes pour dire que l’HCQ est efficace et bien tolérée dans la COVID-19‘. La science a été bafouée et surtout le débat académique n’a pas été respecté : les brèves de comptoir valent-elles les affirmations de chercheurs honnêtes ?

Que dit la rétractation ?

Très ambiguë, reconnaissant qu’il n’y a pas de fraude, la note de rétractation ne me paraît pas acceptable. Publiée le 26 août, elle a été amendée en septembre.  Voici la traduction en français (DeepL relu) :

Cet article a été rétracté : veuillez consulter la politique d’Elsevier en matière de retrait d’articles (https://www.elsevier.com/locate/withdrawalpolicy).

Après la publication, le Journal a été informé du débat des lecteurs sur cet article. Le Journal a reçu un certain nombre de lettres à la rédaction et de courriers de lecteurs. Le plan, tel qu’il a été publié dans une première version de la note de la rédaction, consistait initialement à publier ces lettres à la rédaction, après que les auteurs de l’article susmentionné aient eu le droit d’y répondre et de soumettre une réponse (qui serait également publiée, après relecture).

Après avoir évalué toutes les informations à ce stade, ainsi que l’étendue et la profondeur des critiques, la rédactrice en chef a pris la décision de changer d’approche et de traiter cette question dans le cadre de la procédure du Committee on Publication Ethics (COPE) pour les corrections à apporter au document scientifique : https://publicationethics.org/.

À l’issue de ce processus, et après un examen minutieux de toutes les informations disponibles, cet article a été rétracté à la demande de la rédactrice en chef.

  1. La décision de se rétracter a été prise en raison de deux problèmes majeurs. La fiabilité des données et le choix des données. L’ensemble des données belges en particulier s’est avéré peu fiable et basé sur des estimations.
  2. L’hypothèse selon laquelle tous les patients entrant dans la clinique recevaient le même traitement  pharmacologique était incorrecte.

En raison des deux problèmes susmentionnés, la rédactrice en chef a estimé que les conclusions de l’article n’étaient pas fiables et que l’article devait donc être rétracté.

Mise à jour de septembre 2024

Le Journal souhaite préciser qu’à aucun moment l’enquête n’a trouvé de preuve de fraude dans l’article, et qu’il s’agit plutôt d’une erreur honnête de la part des auteurs.

Les auteurs ont répondu à la correspondance du Journal et se sont engagés dans le processus tout au long de celui-ci. Les auteurs ne sont pas d’accord avec la rétractation et en contestent les motifs.

Une revue de piètre qualité (ou revue de complaisance)

J’ai déjà présenté le dysfonctionnement de cette revue mercantile : Biomedicine & Pharmacotherapy. Cette rétractation ne peut en aucun cas être la décision de la rédactrice en chef car elle n’a pas de compétences sur ce sujet (même si elle est rédactrice d’une revue de pharmacologie). Allez relire son CV en détail (Her laboratory combines proteomics and analytical biochemistry to identify molecular targets of oxidative and nitrosative stress to determine how redox signaling impacts cellular response.). La décision est probablement celle d’une équipe d’Elsevier (scientifiques ou managers ?) puisqu’aucune Société savante ne veille au bon fonctionnement de la revue.

La notice reconnaît qu’il n’y a pas fraude mais une erreur honnête, et que les auteurs ont répondu aux critiques. Relisez la politique ELSEVIER qui n’est pas très claire. Cette politique explique qu’en cas d’erreur, une discussion avec le rédacteur en chef doit permettre de corriger…  voire de rétracter (sans raison je suppose). La mention de COPE dans la notice de rétractation s’adresse aux ignorants qui pensent que COPE est une organisation qui peut conseiller… ce n’est pas le cas. Je me suis permis de dire dans une réponse que je connaissais un peu COPE.. ayant participé en tant que président (1996-1999) de EASE (European Association of Science Editors) à la préfiguration de COPE avec M Farthing, S Lock, R Smith et quelques autres rédacteurs anglais de renom…. J’ai connu tous les présidents de COPE, sauf le dernier…  Je rigole quand certains me parlent de COPE !

En bref : le débat académique n’a pas été possible parce qu’un micro groupe de complotistes menace sans données probantes…  Je ne cite pas les liens aux vidéos de ces pseudo-experts qui passent leur temps à chercher des arguments sans preuves. Le débat académique aurait été facilité par une Société savante alors qu’une revue mercantile n’a pas ces objectifs.

Je soutiens totalement les auteurs que je n’ai jamais rencontrés, ainsi que les rares experts français qui soutiennent ce travail. Pourquoi le président d’université n’a pas pris publiquement la défense de ses chercheurs.

J’ai emprunté le terme de revue de piètre qualité à un rapport de l’UNESCO que je présenterai demain.

Partagez cet article sur les réseaux:
Facebook
Twitter
Pinterest
LinkedIn

4 commentaires

  • Bonjour,
    Que la revue assure qu’il n’y a pas eu de fraude vous soulage,mais ça se comprend aisément; elle est déjà dans une situation délicate, avouer une fraude et l’avoir publiée, il ne faut pas trop en demander.
    Alors, erreur honnête ou fraude? Un vrai débat doit s’engager à cet égard sur le fond, force est de constater que votre démarche est toute autre.
    Erreur » honnête » alors qu’il s’agit d’une rétractation due à des problèmes majeurs..
    Alors qu’on parle de l’étendue et la profondeur des critiques, vous continuez à nous emberlificoter avec vos intrigues infantiles de prédateurs menaçants. Ça c’est rocambolesque!
    Je récuse le mot » honnête » car cette étude été utilisée dans un cadre qui sort du domaine de la science avec des conséquences sérieuses, et c’est l’importance de l’enjeu qui explique l’absence de débat.
    Ceux que vous appelez « pseudo-experts »de façon injurieuse, n’ont jamais eu la possibilité de s’exprimer dans les médias que vous chérissez et ça précisément ,n’est pas « honnête ».
    Vous appréciez l’article qui a donné une estimation de 6000 à 19000 mais tous les médias ont titré sur17000: pourquoi prendre la fourchette supérieure?
    On sait que le public retiendra le titre et ne lira pas l ‘étude; l’avez-vous lue d’ailleurs? l
    Les erreurs majeures y figurant ne vous ont pas trop frappé; sans revenir sur la formule mathématique fausse qui sous-tend pourtant tout le travail…à mon tour de vous dire BRAVO.
    J’ajoute que le promoteur en chef a carrément déclaré que le chiffre pouvait être multiplié par 5: jugez du peu; et ce gars là a pignon sur tous les plateaux TV, est-ce honnête?
    La note de rétractation ne vous paraît pas valable? Donnez au moins des arguments scientifiques et pas un jugement de valeur sans pertinence.
    Les auteurs ont répondu aux critiques ? Il faut donc croire qu’elles n’ont pas été jugées convaincantes vu le délai que la revue a pris pour prendre une décision.
    Pourquoi les auteurs n’ont pas répondu aux critiques déjà formulées avant même la publication?
    Certaines remontent à 2022 !
    Qui a empêché le débat?
    Vous reconnaissez que « rares » ont été les experts soutenant ce travail; bel aveu, mais pourquoi ne pas les citer, produire des liens et qu’on profite de leur expertise?Vous conviendrez que je n’ai pas rechigné à en faire de même dans mon billet précédent.
    Pourquoi le président d’université n’a pas pris publiquement la défense de ces chercheurs?
    Ah ,oui, en voila une sacrée bonne question, à votre avis??

    Répondre
  • Vous n’honorez pas vos propos no vous même en utilisant la puérile expression  » le druide des calanques » ( qui a de plus une autre trajectoire scientifique que vous!)

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles populaires

Archives mensuelles

Suivez-nous

Newsletter

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle

Tags

Vous pourriez aussi aimer