Nous avons exprimé nos craintes devant cette prolifération des articles scientifiques, avec par exemple 1,7 millions d’articles publiés en 2013 et 2,8 millions en 2022 (Web of Science). Cherchez l’erreur quand le nombre de chercheur est presque stable. Les chercheurs payent pour publier en 6 semaines, avec un peer review qui ne peut pas suivre (le nombre de relecteurs n’augmente pas). Sans mentionner que les revues de littérature augmentent pour synthétiser des articles médiocres, etc…. Eh bien, il y a encore un truc bizarre….
La préservation des journaux électroniques
C’est un article publié début 2024 dans ‘Journal of Librarianship and Scholarly Communication’ avec pour titre : Digital Scholarly Journals Are Poorly Preserved: A Study of 7 Million Articles. JLSC est un journal scientifique en accès libre, sans frais de traitement des articles publié par Iowa State University Digital Press.
Voici le résultat principal : Of the 7,438,037 works examined, there were 5.9 million copies spread over the archives used in this work. Furthermore, a total of 4,342,368 of the works that we studied (58.38%) were present in at least one archive. However, this left 2,056,492 works in our sample (27.64%) that are seemingly unpreserved. The remaining 13.98% of works in the sample were excluded either for being too recent (published in the current year), not being journal articles, or having insufficient date metadata for us to identify the source.
L’auteur, Martin Paul Eve, signe avec l’affiliation ‘Crossref and Birbeck University. Il connait le sujet. L’article est très technique et évoque les DOI (Digital Object Identifier). Crossref est une organisation à but non lucratif de droit américain jouant le rôle d’agence d’enregistrement et de registre des DOI. Il a fait une base de données de 7 millions d’articles à partir de DOIs tirés au sort. Complexes, les méthodes sont décrites et aussi les limites : Notre étude est limitée par sa conception à plusieurs égards. En effet, elle n’utilise qu’un sous-ensemble d’archives, elle ne suit que les articles avec DOI et elle ne tient pas compte de la couverture des dépôts institutionnels. Néanmoins, en tant que première tentative d’évaluation du paysage, nos résultats seront toujours intéressants pour les bibliothèques, les éditeurs et les chercheurs.
Restons prudents : sont mal archivés, peut-être un quart des articles.
La dérive des publications
Le volume des articles augmente trop vite, donc la qualité baisse, les reviewers ne peuvent pas suivre, etc.. et maintenant les archives ne sont plus sûres.. Et bientôt l’IA va tout arranger ?
L’article propose huit actions pour remédier à cette situation, mais est-ce que Crossref saura réagir ?
PS : La Fondation DOI est une organisation à but non lucratif. Elle régit le système DOI (Digital Object Identifier) au nom des agences qui gèrent les registres DOI et fournissent des services à leurs communautés respectives. Nous sommes l’autorité d’enregistrement de la norme ISO (ISO 26324) pour le système DOI et nous sommes gouvernés par nos agences d’enregistrement.
Merci à Pierre Rimbaud