Faut-il suivre la décision du BMJ : ‘santé publique et mesures sociales’ remplace ‘interventions non-pharmaceutiques’ ?

Points clés

Les NPIs (non pharmaceutical interventions) sont un concept bien défini, mais est-ce que l’appellation ‘négative’ doit être changée ? La NPIS (non-pharmaceutical intervention society) est une jeune société savante créée à l’Université de Montpelleir sous l’égide du Pr Gregory Ninot. Un travail formidable a été fait. Une INM (intervention non médicamenteuse) est une Méthode de santé référencée, efficace, non invasive, personnalisée et encadrée par un(e) professionnel(le) qualifié(e)

Le BMJ, comme l’OMS, suggère de remplacer NPI

public health bmjC’est un éditorial de début mars 2025, co-signé par Kamran Abbasi, rédacteur en chef du BMJ (British Medical Journal), qui propose de remplacer NPI par une autre appellation, en français, ce serait ‘santé publique et mesures sociales’.

NPI est une vision négative, et la pandémie COVID-19 a proposé des visions nouvelles de ces soins. Non-pharmaceutical implique une position inférieure à celle des médicaments et vaccins. Vis-à vis du public, la notion de ‘public health and social measures‘ est positive et plus large.

L’éditorial ne mentionne pas la NPIS…    qui pourrait devenir la PHSM !

Le dernier paragraphe de l’éditorial appelle à utiliser cette expression dans les articles

Pour soutenir ce changement de terminologie, le BMJ s’efforcera désormais d’utiliser le terme « santé publique et mesures sociales » dans l’ensemble de son contenu. Nous invitons les rédacteurs en chef d’autres revues à effectuer également ce changement, les évaluateurs à plaider en faveur d’un langage précis et les professionnels de la santé publique à utiliser ce terme dans leur propre pratique. Ce changement mettra les interventions de santé publique à leur juste place et contribuera à garantir que nous disposons des recherches et des ressources nécessaires pour protéger la santé de la population, à la fois maintenant et pour les futures urgences sanitaires.

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3 commentaires

  • Je ne comprends pas. Ce sont des choses bien différentes. La prescription personnalisée de diététique ou d’activités physiques (qui font partie, si j’ai bien compris, des « non-pharmaceutical interventions ») n’ont rien à voir avec la santé publique et les mesures sociales ! Qu’en pense Grégory Ninot, qui a fait une très belle conférence à la Société française du Cancer (https://www.youtube.com/watch?v=IadOfGyplNQ) ? A-t-il donné son aval à ce qui est, me semble-t-il, un contresens ?

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  • Le concept d' »intervention » en santé recouvre un nombre incalculable d’actes médicaux ou sociaux hétéroclites et d’activités sanitaires variées. Et ce n’est pas en parlant de « mesures » qu’on progressera dans la compréhension de ces actes individuels et activités collectives.
    La santé publique et la santé sociale sont deux domaines bien définis, à l’évidence bien différents du domaine de la médecine individuelle. Or c’est exclusivement en médecine que les thérapies non médicamenteuses existent. Ni la santé publique, ni la santé sociale, n’utilisent de thérapies – médicamenteuses ou non ; elles recourent à des moyens prophylactiques, qui sont tout autre chose.
    C’est seulement au sein des actes médicaux qu’on distingue d’innombrables catégories d’actes thérapeutiques, et au sein de ceux-ci d’innombrables catégories de thérapies non-médicamenteuses. Ces dernières sont tout aussi indispensables que les médicaments et rien dans leur appellation n’évoque une régression. Tout au contraire, parvenir à traiter sans médicament est un idéal toujours difficile à atteindre, et compléter la pharmacie par d’autres moyens est une nécessité beaucoup trop négligée.
    Longue vie, souhaitons-le, aux TNM (thérapies non médicamenteuses) et à leur étude.

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    • Je remercie Grégory Ninot qui m’a transmis le commentaire ci-dessous, tout en le félicitant pour sa lettre au BMJ.

      Le BMJ a accepté ma réponse aux auteurs https://www.bmj.com/content/388/bmj.r409/rapid-responses.

      Clarifier un champ si large a été compliqué. Il nous a fallut une dizaine d’années et l’aide de nombreux spécialistes. 32 sociétés savantes soutiennent désormais ce paradigme scientifique consensuel appelé NPIS Model (1 définition, 1 caractérisation des intervention, 1 cadre d’évaluation). Le lecteur assidu de Revues & Intégrité trouvera de plus amples détails dans un article la Revue de Médecine Interne https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0248866325005351

      Avec la société savante NPIS et l’aide de l’INSERM notamment, nous avons eu la surprise de constater que la Commission Européenne et l’OMS étaient attentives aux produits de santé (médicaments, dispositifs médicaux…) et aux mesures de santé publique, mais peu aux protocoles immatériels ciblés et centrés sur la personne, autrement dit les interventions non médicamenteuses (INM). Il nous reste du travail pour convaincre que des protocoles immatériels de prévention et de soin sont selon certaines indications, descriptibles, explicables, efficaces, sûrs et implémentables. Il ne s’agit pas de remplacer quoi que ce soit, il s’agit juste d’offrir la possibilité aux professionnels de santé de disposer d’un arsenal supplémentaire de prévention et de soin. Avec le soutien des autorités de santé, un référentiel de bonnes pratiques des INM a été lancé en 2024 https://www.referentielinm.org/fr/

      Répondre

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