J'évoque souvent des termes différents pour qualifier les auteurs des articles scientifiques, et il y a une confusion entre les termes… Ce jargon de rédacteurs de journaux évolue… Certains acquis sont acceptés. Les termes anglais "ghosts, guests, gifts" sont les termes que l'on lit dans les diagrammes de COPE. Le terme "honorary" est dans les articles scientifiques. Je résume ce que je crois savoir, ayant supervisé la traduction française des recommandations dites de Vancouver, et des recommandations de COPE (en ligne dans quelques semaines).
Les auteurs fantômes (ghosts) sont de 2 types :
- les auteurs qui ont été oubliés (volontairement ou non) et qui peuvent être qualifiés d'auteur (un statisticien, un médecin d'industrie qui a tout fait…) ; ils remplissent les critères de parternité de l'article, mais ne sont pas listés ni dans les auteurs, ni dans les contributeurs (très peu de journaux ajoutent une liste de contributeurs) ;
- les rédacteurs/écrivains payés pour une tâche définie de rédaction, et qui le plus souvent sont employés de sociétés de service ou sont des consultants ayant été honorés pour la rédaction ; ce métier existera toujours, et les recommandations, dont GPP2, proposent de les remercier et les lister parmi les contributeurs. Ils ne remplissent pas obligatoirement les critères de paternité de l'article.
Les auteurs invités, cadeaux, honoraires sont beacoup plus nombreux que les fantômes ; ils représentent un groupe différent et ces termes sont assez semblables :
- ce sont des personnes listées parmi les auteurs et qui ne remplissent pas les critères de paternité des articles ; ils ne méritent ni d'être auteurs, ni d'être listés parmi les contributeurs, car ils n'ont rien fait... le plus souvent, c'est un chef de service que l'on liste par habitude ou par soumission à une autorité ; d'après les recommandations de Vancouver, ils doivent être cités obligatoirement dans les remerciements ;
- les guests, ou invités sont des collègues ajoutés, avec ou sans leur accord ; le terme "honoraire" est employé, peut-être car ce sont les experts dont le nom peut favoriser une décision de la rédaction, car leur notoriété est un gage de qualité… (mais ceci est moins clair) ; il y a aussi "l'américain de service" que certaines équipes ajoutent systématiquement ;
- les gifts ou cadeaux seraient plus généralement les renvois d'ascenseur : "je te mets parmi les auteurs de mes articles, et en retour, tu ajoutes mon nom parmi les auteurs de tes articles".
Nous avons évoqué des fréquences dans les 'grands' journaux de 20 % d'articles ayant des problématiques d'auteurs, et dans les 'petits' journaux de 40 à 60 % des articles auraient des problématiques d'auteurs, mais ces données ne sont pas très solides.
Ce qui est sûr, c'est que tout ceci nuit à l'intégrité de la science, et que des lobbies voudraient poursuivre des auteurs qui ne remplissent pas les critères de paternité des articles : les auteurs invités devraient aller en prison !