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COVID-19 : un peu de hauteur, pour décrire les erreurs sans trop accuser… Bon livre du rédacteur en chef du Lancet

Points clés

hortonJ’avais un a priori réservé sur ce livre après lecture de quelques commentaires et interviews, mais sa lecture m’a impressionnée. La position d’observateur du rédacteur en chef du Lancet, Richard Horton, lui permet d’avoir une vision sur cette pandémie. Ses réflexions s’arrêtent mi-mai 2020. La chronologie des faits est précise, avec des citations de publications de revues du groupe Lancet qui n’ont pas alerté les communautés scientifiques et politiques. Des erreurs ont été faites. Il ne parle pas de la rédaction du Lancet en temps de crise, ni des polémiques autour des traitements… il cite des contacts personnels en Chine (n’oublions pas que The Lancet a un bureau à Pékin), avec des noms d’experts. Il évoque toutes les mauvaises informations.

Le livre est court (133 pages), d’un anglais facile, avec 7 chapitres : 1) From Wuhan to the world ; 2) Why were we not prepare? ; 3) Science:the paradox of success and failure ; 4) First lines of defense ; 5) The politics of COVID-19 ; 6) The risk society revisited; 7) Towards the next pandemic.

R Horton décrit le travail des chercheurs chinois, et les premières publications des cas en Chine, avec beaucoup de détails. Il y a eu des mensonges chinois, et l’OMS n’a pas été suffisamment active. La position de Trump vis-à-vis de l’OMS se comprend. J’ai personnellement été convaincu sur les errements de l’OMS avec la Chine par des discussions avec des collègues à l’intérieur de l’OMS.

Il cite ‘Exercise Cyngnus‘ fait en 2016 au Royaume-Uni. Cette simulation considérait une épidémie de grippe faisant 200 000 morts. Beaucoup a été appris, mais rien n’a été mis en oeuvre. Il cite un bon article dans Nature en partie sur cette expérience. Ce n’est pas qu’une vision britannique. Il caractérise l’Allemagne d’énigme, en remarquant qu’Angela Merkel a un passé de scientifique. Pour Taiwan, le vice-président étant un épidémiologiste, tout a vite été organisé. Des pays asiatiques étaient prêts à une pandémie.

Le dernier chapitre (Towards the next pandemic) évoque la décision politique en expliquant les leçons apprises. Si Arhundati Roy a décrit la COVID-19 comme une porte entre notre monde et le futur, R Horton en profite pour décrire ce que va faire cette pandémie en changeant nos sociétés, les gouvernements, les publics et citoyens, la médecine, la science. Ses inquiétudes sont : la génération des leaders politiques actuels ne saura pas saisir les opportunités qui s’offrent à elle ; les objectifs de SDGs (Sustainable Development Goals), oubliés pendant la pandémie, ne seront pas mieux compris et pris en compte ; qu’il existe une risque de répudiation de la Chine ; que nous risquons de perdre notre capacité à être choqués ; une nouvelle organisation de notre société (normes de distance physique,..) ; que nous oublierons vite les faits et leçons comme nous avons oublié le SARS en 2002-3.

R Horton est francophile et il cite des français : M Foucault, D Fassin, A Camus, B Fondane, et U Beck (presque français). Les citations sont bien choisies et apportent de bonnes idées.

PS : J’ai survolé le livre de Christian Perronne qui est un livre à charge, sans vision. Il accuse mais, sauf sulfater de la chloroquine, il n’a pas d’idées sur ce qu’il fallait faire. Il dit des vérités, mais avec un style qui le décrédibilise. Avoir raison a posteriori est trop facile. Ne perdez pas de temps avec ce livre péroniste et populiste.

Lien d’intérêt : je connais R Horton

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2 commentaires

  • Bonjour,
    Je n’ai pas (encore ?) lu le livre de Horton, mais j’avais lu début juillet cet article de Sam Kgnigt dans le NewYorker :
    https://www.newyorker.com/news/letter-from-the-uk/the-lancet-editors-wild-ride-through-the-coronavirus-pandemic
    Sans doute le livre du Pr Christian Perronne est un peu décevant ; il promet plus qu’il ne donne. Il donne toutefois une certaine idée de l’expérience et du profil de l’auteur ; quelques détails significatifs de ce qu’il a vécu au cours de ce dernier printemps alors qu’il dirigeait le centre de maladies infectieuses de l’hôpital de Garches.
    PS : déclaration d’intérêt : il y a une bonne dizaine d’années j’ai été amené à consulter un spécialiste dans cet hôpital.

    Répondre
  • Merci
    cet article du New Yorker est très bien. Mais c’est surtout un article sur R Horton, sa vie. Bien sûr il évoque la COVID et les 5 articles précurseurs du Lancet
    MERCI, bonne ressource

    Répondre

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