La réponse serait oui pour 4 experts des publications (2 canadiens, un danois, un anglais) dans un article de Clinical Epidemiology de décembre 2020. Mais restons critiques ! Leurs arguments sont intéressants et montrent que les lignes directrices ne sont pas assez prises en compte par les rédactions des revues et les relecteurs.
Les deux articles rétractés sont ceux de Mehra et al avec les données de Surgisphere, cette société privée qui avait des bases de données administratives qui ont été analysées pendant la pandémie COVID-19. L’article du Lancet concernait l’hydroxychloroquine, et l’article du NEJM concernait les médicaments cardiovasculaires.
Les lignes directrices utilisées pour évaluer les deux articles étaient STROBE (STrengthening the Reporting of OBservational studies in Epidemiology) et RECORD (REporting of studies Conducted using Observational Routinely collected health Data), une extension de STROBE dont une version française a été publiée par CMAJ. Ils ont pris aussi RECORD-PE qui est RECORD pour la PharmacoEpidemiology. Les auteurs ont appliqué ces lignes directrices aux deux articles, et pensent que le suivi des lignes directrices aurait évité les rétractations… Opinions mais la réalité est plus compliquée. Voici les résultats dans le résumé :
In the article published by The Lancet, 29 of 34 STROBE items (85.3%) were adequately reported, compared with 3.5 of 13 RECORD items (26.9%) and 9.5 of 15 RECORD-PE items (63.3%)(χ2 = 14.839, P <0.001). Similarly, the article published in NEJM reported 24 of 34 STROBE items (70.6%), two of 13 RECORD items (15.4%), and 7.5 of 15 RECORD-PE items (50.0%) (χ2 = 11.668, P = 0.003). Important aspects of the methods unique to research using routinely collected health data were not reported, including variables used to identify exposure, outcome and confounders, validation of the coding or algorithms, a description of the underlying database population and the accuracy of data linkage methods.
Les auteurs de cet article sont les promoteurs des lignes directrices, donc je vois mal un autre avis. Les lignes directrices sont des aides pour écrire des articles, et ne sont pas des instruments pour évaluer la qualité des articles. Est-ce que les relecteurs doivent vérifier le respect des lignes directrices, ou est-ce une responsabilité du comité éditorial, avec un contrôle lors de la soumission d’un manuscrit ?
L’article est intéressant, avec une bonne discussion autour de la problématique du partage des données sources.
Deux des 4 auteurs sont membres du comité éditorial de la revue Clinical Epidemiology !