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COVID-19 : calmez-vous sur NEJM et Lancet qui travaillent bien… les incompétents ne savent pas ce qu’est l’expression of concern

Points clés

Actualisation du 4 juin à 20 h 30 : The Lancet a pris une décision très rapide pour rétracter cet article BRAVO ; 22 h : NEJM a rétracté son article une heure après The Lancet.

The Lancet et NEJM ont publié deux études faites à partir de données de vie réelles qui appellent justement des critiques. Je ne sais pas si ces études sont de qualité, et les reviewers ne pouvaient pas tout voir, car un a priori de bonne foi existe quand les reviewers évaluent un manuscrit. Trop d’incompétents donnent leur avis sur ces études :

  • ils ne connaissent pas les méthodes utilisées ; ce ne sont pas des essais cliniques ; apprenez les limites de ces méthodes ; par exemple sur le site de la FDA, ou les ressources de ISPOR ; ensuite on peut parler ;
  • des critiques ont été formulées à juste titre, et les deux revues ont très bien réagi en publiant des « Expressions of concern » ; apprenez ce qu’est une ‘expression de réserves’ ou mise en garde ; dans les recommandations de Vancouver, (page 9) à propos des erreurs honnêtes et des fraudes, les procédures sont décrites « Le rédacteur en chef peut en outre choisir de publier une expression de réserves dans l’attente des résultats de ces procédures. Si le processus fait intervenir une enquête dans l’institution des auteurs, le rédacteur en chef doit obtenir les résultats de cette enquête et les communiquer aux lecteurs s’il y a lieu. » Les revues ne peuvent pas aller enquêter sur des sites d’institutions… C’est aux institutions de faire les enquêtes. L’expression de réserves est une attente de résultats d’une enquête, ce n’est pas une preuve d’erreurs ou fraude. Calmez-vous ! Les premières descriptions détaillées sont de 2006 à propos du cas Poehlman dans Annals of Internal Medicine.
  • ne reprochez pas à ces revues de mal travailler (sauf si vous n’y connaissez rien) : lisez ces ‘expressions of concern’ correctement pour The Lancet, et pour NEJM ; ils disent que les auteurs ont demandé une enquête indépendante, et que les résultats de cette enquête viendront ‘an independent audit of the provenance and validity of the data has been commissioned by the authors not affiliated with Surgisphere and is ongoing‘.bien travailler nécessite du temps, mais combien de temps ?
  • demandez aux bulletins paroissiaux de Raoult, comme International Journal of Antimicrobial Agents si ils ont demandé un audit aux auteurs des articles douteux sur hydroxychloroquine ! Depuis la publication du 20 mars, auditer était facile… mais ni le rédacteur en chef de la revue (il est de l’IHU), ni le président de l’Université de Marseille, ni le directeur de l’AP-HM n’ont demandé une enquête… Ils ont eu le temps…. Le scandale est là !

N’est-il pas merveilleux de voir que parmi les signataires des critiques sur The Lancet, il y a 3 français dont Ph Parola de l’IHU de Marseille ! Il signe la remarque ‘There was no ethics review‘, alors que le comité d’éthique de l’article International Journal of Antimicrobial Agents (Gautret et la) qu’il a co-signé est un comité fantôme. Il demande au Lancet ce qu’il n’a pas exigé de son propre travail…. il faut oser !!!!

PS :

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16 commentaires

  • L’incompétence est bien du côté du NEJM et du Lancet.
    Publier des études basée sur un dataset dont il est impossible de tracer l’origine est soit de l’incompétence soit de l’inconscience.
    Comment est-ce possible pour 4 auteurs d’analyser des données d’autant de pays en un temps si court ? Aucune trace de l’accord éthique ?
    Tous les arguments vont dans le sens d’un dataset inventé.
    C’est une rétraction qu’il faut.

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  • Il y aura peut-être rétractation, mais nous n’avons AUCUN argument pour l’instant. Il faut le temps de l’enquête.
    Apprenez d’abord la méthode utilisée, ce n’est pas un essai clinique, et reconsidérez vos commentaires. Cette méthode est connue, et par exemple a montré les risques du Médiator…
    un peu de recul, MERCI

    Répondre
  • Je te trouve très clément Hervé et qu’il est assez stérile de traiter les uns ou les autres d’incompétents. Sur le plan analytique ces articles posent de gros problèmes que le systeme de reviewing doit soulever. Sinon à quoi bon ? Les « expressions of concern » sont une bonne chose; elles ne sont pas spontanées mais en réaction à des courriers de scientifiques. Si les décisions de l’OMS et d’Olivier Veran n’ont pas été suite à la publication du Lancet, pourquoi les inclusions reprennent dans les essais suite à la publication des « Expression of concern »? Ces publications comme celles de Raoult ne devraient pas voir le jour pour des raisons déontologiques, méthodologiques et d’intégrité scientifique.

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  • Bonjour,
    Vous me décevez.
    Vous encensez Lancet et NEJM parce qu’ils sont critiqués par les raoultistes. C’est quand même assez curieux.
    Vous confondez les procédures éditoriales et l’éthique médicale.
    Vous avez vous-mêmes dénoncé ces procédures et là, par un tour de passe-passe, vous les défendez.
    Il y a belle lurette, et Richard Horton (du Lancet ?) le sait mieux que quiconque, que les éditeurs médicaux ne sont plus que les journaux paroissiaux de l’industrie pharmaceutique. Et aux US l’antichambre de la FDA (et de l’EMA en Europe).
    Rien ne va dans ces affaires.
    Ces publications vont à l’encontre de la dénonciation des pratiques éditoriales raoultistes et, on le voit, renforcent les Marseillais.
    Le pire a déjà été atteint dans les 2 journaux que vous citez avec des résultats négatifs pour une molécule et un éditorial affirmant qu’elle « marche ».
    Je suis triste.

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  • Dans son édition du 03 juin le Guardian jetait une forte suspicion sur la société Surgisphere :
    * »When contacted by the Guardian, Desai said his company employed just 11 people. The employees listed on LinkedIn were recorded on the site as having joined Surgisphere only two months ago. Several did not appear to have a scientific or statistical background, but mention expertise in strategy, copywriting, leadership and acquisition.  »
    * »Peter Ellis, the chief data scientist of Nous Group, an international management consultancy that does data integration projects for government departments, expressed concern that Surgisphere database was “almost certainly a scam”. »
    https://www.theguardian.com/world/2020/jun/03/covid-19-surgisphere-who-world-health-organization-hydroxychloroquine

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  • [Excusez-moi, c’est le 3éme et dernier] Plus on lit les quelques informations qui … surgissent, plus on s’étonne de la mirobolante personnalité du Dr Sapan Desai.
    Si le Dr Mehra rappelait tout de même la nécessité d’essais randomisés controlés, Deai, de son côté se lâche sur youtube :
    But in a YouTube video talking about the Lancet study, Desai also said of Surgisphere: “The real question here is, with data like this, do we even need a randomised control trial?” »
    https://www.theguardian.com/world/2020/jun/04/unreliable-data-doubt-snowballed-covid-19-drug-research-surgisphere-coronavirus-hydroxychloroquine

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  • [suite à la MAJ post rétractation ]
    Formellement ce sont les auteurs de l’article lui même qui ont demandé la rétractation.
    Tous,…sauf -bien sûr- Sapan Desai.

    Répondre
  • @ Hugo : je n’ai pas lu l’article que vous indiquez, mais je voulais également dire l’intérêt pris à la lecture d’un article de Guy Courtois dans France Soir. C’est une interview, presque antédiluvienne (pensez-vous : 20 mai !)du Dr Violaine Guérin.
    L’article n’abordait pas précisément les questions de méthodologie ou d’édition, objets spécifiques du blog, mais il apportait des informations intéressantes, sans forcer l’adhésion du lecteur. http://www.francesoir.fr/opinions-entretiens-societe-sante/laissons-les-medecins-prescrire-la-resistance-des-medecins

    Répondre
  • Bonjour,
    Je vous lis souvent avec attention, mais aujourd’hui vous me décevez.
    Vous êtes aveuglés par la polémique, au point de ne plus voir aucune des questions posées par cette affaire, qu’elles visent les auteurs, les comités éditoriaux de revues concernées et pas seulement, la qualité des études publiées, l' »evidence-based medicine », etc. La loyauté, l’intégrité et le contrôle qualité des données source est une exigence légitime.
    Vive une recherche se tenant loin des excès de la passion (un peu de passion ne nuit pas ne serait-ce que pour entretenir la motivation), des querelles d’égo et des conflits d’intérêts.

    Répondre
  • Bonjour,… Un peu de recul….
    les revues ne sont qu’un maillon de l’entreprise recherche… Il faut voir le système depuis les chercheurs en compétition et en recherche d’index divers, les revues qui veulent de la notoriété adoubée par les chercheurs, les reviewers qui ne peuvent que considérer que les auteurs sont de bonne foi, les institutions qui acceptent difficilement des audits de données sources, les allocataires de ressources qui regardent les facteurs d’impact pour donner de l’argent à ceux qui en ont.
    Je considère que la plupart des individus sont honnêtes et intègres, mais pour survivre, ils doivent accepter les us et coutumes du système. Est-ce que les jeunes pourront nous aider à modifier le système
    Cordialement

    Répondre
  • Ceux qui aiment croiser le fer peuvent s’y exercer sur la page Wikipedia Surgisphere (en). [Dr Maisonneuve, s’il vous chaut toujours d’enquêter sur ce terrain où ça tire dans tous les coins, peut-être un os à ronger là : « From 2010 to 2013 Surgisphere published an online medical journal, the Journal of Surgical Radiology » ]
    C’est encore sur France Soir qu’on trouve une présentation de surgisphere guère engageante : http://www.francesoir.fr/societe-economie/lancetgate-surgisphere-la-societe-qui-fourni-les-donnees-letude-est-elle-serieuse Ça date du 28 mai, réactualisé le 02 juin mais a l’avantage…d’être écrit en français.
    L’auteur en est France Soir ; l’article signalé plus bas par Hugo étant d’un collectif anonyme que je découvre : le Collectif Citoyen pour France Soir / Collectif de citoyens pour France Soir http://www.francesoir.fr/opinions-tribunes-politique-france/seules-sont-perdues-davance-les-batailles-quon-ne-livre-pas
    Je rapportais dans un commentaire ci-dessous cette fausse interrogation de Sapan Desai : « The real question here is, with data like this, do we even need a randomised control trial? » c’est là à 1:32
    Un détail : TRT World is a Turkish state international news channel broadcast 24-hours per day in English. The news channel is based in Istanbul.
    https://www.youtube.com/watch?v=ZVoYZXPUS7w

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